Votre opinion 7 novembre 2024

Mise au point sur le projet de loi C-282 et ses conséquences pour le Canada 

Le Canada est un partenaire commercial attrayant pour de nombreux pays. L’argument selon lequel les pays abandonneraient les négociations commerciales simplement parce que nous cherchons à protéger nos secteurs nationaux des produits laitiers, de la volaille et des œufs est une rhétorique non soutenue. Les accords commerciaux globaux sont justement et précisément cela : ils sont globaux. Faire de la gestion de l’offre, du gagne-pain et du niveau de vie de nos producteurs et de nos collectivités rurales un bouc émissaire ne rend pas service à notre pays. 

Les lois et politiques commerciales sont en place pour équilibrer les besoins de tous les secteurs, et c’est exactement ce que le projet de loi C-282 vise à accomplir. Le Canada a négocié 15 accords commerciaux et seuls les trois derniers accords ont exigé des négociateurs qu’ils concèdent l’accès au marché de nos secteurs nationaux soumis à la gestion de l’offre. Ce constat démontre que la sauvegarde de la gestion de l’offre n’entrave pas la capacité du Canada à conclure des accords commerciaux avantageux et ne signifie pas non plus que le projet de loi C-282 prendrait en otage l’ensemble de l’économie canadienne. Au contraire, cet important projet de loi offre une position de négociation claire qui peut accélérer d’autres négociations commerciales et produire des résultats positifs pour un large éventail de secteurs canadiens. 

Alors que les tensions géopolitiques augmentent et que la vulnérabilité de la chaîne d’approvisionnement internationale est encore présente dans nos esprits, il est d’autant plus important aujourd’hui de renforcer l’accès du Canada aux denrées alimentaires essentielles pour nourrir notre population croissante, ce qui est au cœur de la mission des secteurs soumis à la gestion de l’offre.

À l’échelle internationale, il est de plus en plus reconnu que les pays doivent tenir compte de leur situation nationale et de la nécessité de prendre des mesures qui soutiennent les producteurs et leurs communautés rurales.

En fait, l’Organisation mondiale des agriculteurs, qui regroupe des organisations de producteurs et des coopératives agricoles du monde entier, reconnaît le rôle de la commercialisation ordonnée et de la gestion de l’offre dans sa politique commerciale. Pour mettre cela en perspective, les producteurs du monde entier ont convenu que des résultats commerciaux optimaux sont obtenus en maintenant un équilibre entre les secteurs orientés vers l’exportation et les secteurs nationaux dont la vocation cible le marché intérieur. 

En plus de fournir un approvisionnement régulier en denrées alimentaires de grande qualité, les secteurs soumis à la gestion de l’offre créent l’équivalent de 339 000 emplois à temps plein au Canada et contribuent à notre PIB à hauteur de 30,1 milliards $, ainsi qu’à nos recettes fiscales à hauteur de 5,95 milliards $ par an. Cet impact économique est bénéfique pour tous. Et comme la grande majorité des quelque 15 000 fermes du Canada sont des entreprises familiales situées en milieu rural—contrairement aux grandes exploitations que l’on voit de plus en plus aux États-Unis—la protection de la gestion de l’offre par le projet de loi C-282 est aussi un moyen direct de préserver le mode de vie des Canadiens. 

Les producteurs estiment que tous les individus et toutes les familles devraient avoir un accès fiable à des aliments sains et nutritifs.

La gestion de l’offre garantit que les Canadiens aient accès à un approvisionnement régulier de produits laitiers, de volailles et d’œufs de grande qualité, produits localement, à l’intérieur de nos frontières, par des producteurs canadiens qui respectent des normes rigoureuses en matière de bien-être des animaux et de salubrité alimentaire. 

Continuons à donner la priorité à l’autosuffisance du Canada et retirons des négociations la gestion de l’offre. 

David Wiens – Président, Les Producteurs laitiers du Canada   
Roger Pelissero – Président, Les Producteurs d’œufs du Canada   
Tim Klompmaker – Président, Les Producteurs de poulet du Canada   
Darren Ference – Président, Les Éleveurs de dindon du Canada   
Brian Bilkes – Président, Les Producteurs d’œufs d’incubation du Canada 

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