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L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ) s’attaquera dans les prochaines semaines au problème de rétention des vétérinaires, qui sont nombreux à quitter leur pratique ou à réorienter leur carrière cinq à quinze ans après avoir gradué.
« C’est une hémorragie », illustre le Dr Gaston Rioux, président de l’OMVQ. Sur les 2 850 vétérinaires actifs, 1 400 ont répondu à un sondage mené par l’organisation pour mieux anticiper le taux de rétention de ses membres. Les résultats ont créé la surprise. Parmi ces répondants, 56 % ont indiqué qu’ils songeaient à quitter leur pratique ou à se réorienter, révèle M. Rioux. « Ce problème est l’un des plus urgents à régler pour éviter d’aggraver la pénurie de vétérinaires qui touche actuellement tous les secteurs de la pratique, tant celui des petits animaux que des animaux de ferme », croit-il.
Afin de choisir les bonnes méthodes pour y remédier, l’OMVQ mènera prochainement une enquête, en collaboration avec des chercheurs de l’Université du Québec à Montréal, auprès de vétérinaires qui ont déjà quitté la profession afin de mieux connaître les raisons de leur choix. « Ces raisons peuvent varier selon le secteur de pratique, mais nous savons déjà que plusieurs migrent vers l’enseignement ou la fonction publique afin de bénéficier de conditions plus favorables à la conciliation travail-famille », avance le président de l’Ordre.
Regarnir les bancs d’école et les régions
Ce problème de rétention s’ajoute à d’autres facteurs aggravants comme les départs à la retraite, et explique en partie cette pénurie de vétérinaires qui touche le Québec. « C’est autant un problème de nombre que de répartition des vétérinaires sur le territoire », spécifie la Dre Christine Theoret, doyenne de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Celle-ci mentionne qu’un groupe de travail a déjà permis de cibler et de mettre en place des actions pour amoindrir cette pénurie dans le secteur des animaux de compagnie et des animaux de la ferme. « On est partis des données compilées dans deux études, dont une du MAPAQ [ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec] réalisée en 2020 sur les services vétérinaires dans le domaine bioalimentaire, pour trouver des solutions », explique-t-elle.
Le nombre de nouveaux étudiants admis a par exemple été rehaussé à 96 par année, ce qui constitue le maximum de la capacité d’accueil de la Faculté, précise la Dre Theoret. « Nous avons aussi développé un autre projet visant à ouvrir une école satellite à l’Université de Rimouski, où nous pourrons former 25 étudiants supplémentaires pour mieux desservir les régions éloignées », ajoute-t-elle. Ce projet est en attente du feu vert gouvernemental. D’autres actions ont également été prises afin d’inciter plus d’étudiants à orienter leur formation vers les animaux de ferme, avec notamment la sélection préférentielle de 15 candidats par année en fonction de leur intérêt ou leur expérience dans ce secteur. Des stages offerts par le MAPAQ permettent également aux étudiants qui n’ont pas d’expérience à la ferme de se familiariser avec le type d’animaux qu’on y côtoie.
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