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Développée par New Holland il y a plus de 50 ans, la faucheuse conditionneuse gagne constamment en popularité chez les agriculteurs québécois même si sa pertinence variera en fonction du type de fourrage à récolter (légumineuses ou graminées; sec ou humide, etc.).
« La première question que je pose à un client, c’est ‘‘ Est-ce que vous faites du foin sec? ’’ », lance Vincent Audet, représentant chez Kuhn, dont les faucheuses conditionneuses représentent environ 90 % des ventes. Chez ce détaillant de machineries agricoles, les faucheuses classiques sont surtout vendues aux gros producteurs laitiers ou aux petits producteurs bovins.
Selon des études, la conditionneuse permet d’accélérer l’assèchement du foin dans une proportion de 25 à 30 %, et parfois davantage sous des conditions optimales, un facteur qui finira par convaincre le producteur de foin sec. Pourtant, conditionné ou pas, le foin coupé séchera à la même vitesse, jusqu’à ce qu’il atteigne un taux de 60 % d’humidité.
« C’est à partir de ce moment que le conditionnement va faire une grosse différence », mentionne Vincent Audet. Au niveau du prix, l’écart entre le modèle classique et la faucheuse conditionneuse peut représenter un investissement supplémentaire de 30 %.
Chez Pottinger, le départage des ventes entre les faucheuses et les faucheuses conditionneuses est à peu près égal explique Éric de Courval, représentant des ventes. « Pour bien diriger le client vers la bonne machinerie, nous validons avec lui les largeurs d’andains idéales pour faciliter le travail des équipements qui vont suivre : râteau, faneur, presse à foin, ensileuse, etc. ».
Au Québec, les faucheuses sur le marché sont essentiellement de type rotatif à disques (8 à 10 disques) et avec un nombre de couteaux qui diffère selon les manufacturiers, tandis qu’en Europe, les faucheuses rotatives à tambours ont la cote. Les faucheuses à barre de coupe alternative sont pratiquement disparues de nos champs depuis le début des années 2000, même si l’on peut encore trouver quelques modèles neufs sur le marché.
Europe vs Amérique du Nord
Entre les faucheuses américaines et européennes, une des principales différences se situera dans l’épaisseur de la barre de coupe. « Celle des fabricants européens est plus mince et plus facile à ajuster, explique Éric Desrosiers, consultant chez SemSolutions. Plus épaisse, la barre de coupe des manufacturiers américains demande un ajustement des sabots, afin d’obtenir l’angle de coupe désirée. » Et pour ceux qui ne jurent que par les marques, mentionnons qu’appartenant à la même société mère, les faucheuses Case et New Holland n’ont de différence que la couleur de leur caisse de protection.
« Ce qu’on voit de plus en plus, même si ça demeure un petit marché, ce sont des faucheuses frontales jumelées avec une ou deux faucheuses latérales », poursuit Vincent Audet. Avec trois appareils couvrant chacun 3,5 mètres, par exemple, c’est près de 35 pieds de largeur de coupe simultanément qui peuvent être réalisés. À une vitesse de 20 km/h, l’agriculteur pourra faucher une prairie de 10 hectares en une heure. L’investissement est important, mais « le producteur y voit une opportunité d’améliorer sa productivité sans ajouter de monde », ajoute le représentant de Kuhn. Évidemment, le tracteur chargé de transporter cet attirail devra être doté de la puissance en conséquence. Il faut ainsi prévoir un tracteur d’un minimum de 175 HP pour deux faucheuses conditionneuses et de 200 HP s’il y en a trois. Éric de Courval confirme également que les faucheuses frontales représentent une part grandissante des ventes chez Pottinger.
Ajustement de la conditionneuse
Si le principe des faucheuses à disques a peu évolué à travers le temps, sauf pour la taille des disques ou le nombre de couteaux, celui de la conditionneuse a un peu plus varié. Massey Ferguson aura, par exemple, été innovant en fabriquant un modèle à quatre rouleaux. Pas en reste, John Deere a développé une conditionneuse avec des rouleaux quasiment lisses pour écraser le foin plutôt que de la craquer.
Mais pour obtenir un fourrage de qualité en préservant le plus possible les feuilles où se loge la majorité des nutriments, la conditionneuse exigera des ajustements. Une culture délicate comme la luzerne, par exemple, nécessitera de réduire la pression afin d’éviter de briser les feuilles. Les conditionneuses à rouleaux sont alors conseillées tandis que pour des prairies de graminées, celles à doigts ou à fléaux seront recommandées.
Avantages au conditionnement (ensilage préfané en andains larges)
Source : Agri-Réseau |
Bernard Lepage, collaboration spéciale