Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Les vis d’Archimède, plus communément appelées vis sans fin, ont un nombre incalculable d’applications. Que ce soit pour le transport de grain ou pour une utilisation sur une machine quelconque, ce type de vis est bien connu du milieu agricole depuis des temps immémoriaux.
Voilà maintenant qu’une entreprise française veut révolutionner le domaine avec sa vis Archimedys, une vis en polymère. Les vis présentement offertes sur le marché sont fabriquées en acier avec des disques soudés sur une tige. La confection d’une telle tige peut prendre jusqu’à deux semaines. Lorsqu’une section brise, il peut être laborieux de remplacer les morceaux. C’est en partant de cette idée et de demandes de clients que l’équipe d’Exventys, la compagnie derrière Archimedys, a eu l’idée de créer une vis en polymère.
« Pour répondre à la demande, nous avons développé un système de vis en kit, qu’on peut assembler comme des Lego. On a différents diamètres qui partent de 2 po jusqu’à 12 po », explique Samir Osmani, directeur général de l’entreprise. « Nos vis sont légères, économiques, ne rouillent pas et rien ne colle dessus, ce qui est pratique, notamment pour les produits surgelés. »
Selon l’entreprise, grâce à son système de module simple, une vis peut être montée en moins de dix minutes. Chaque vis est composée de quatre différents types de modules, soit une succession de modules de transport, le cœur de la vis, d’un module d’alimentation qui permet d’emplir la vis à 50 %, ainsi que d’une flasque de début et une vis de fin pour fermer l’assemblage.
D’ailleurs, M. Osmani affirme que le fonctionnement de la vis est assuré jusqu’à -40 degrés Celsius, ce qui cadre bien avec les températures hivernales du Québec. Des entreprises québécoises en ont commandé pour les installer sur des saleuses pour la route, puisqu’en plus de résister au froid, elles résistent également à la corrosion, causée par le calcium.
Au Québec, le distributeur officiel de ces vis est Solutions Modulex, une entreprise basée à Montréal, qui a bâti son offre de produits autour d’Archimedys, offrant notamment convoyeurs, trémies et bennes basculantes.
« On peut transporter plus de 500 matières différentes. On a pris la décision de se concentrer dans trois créneaux, soit l’industriel, l’alimentaire et bien sûr l’agriculture », explique Marc-Antoine Vincent, de chez Solutions Modulex. « Au Québec, on est encore en développement. On est passés d’une start-up à une PME assez rapidement. »
D’ailleurs, certaines entreprises québécoises bien connues ont déjà fait le saut du côté polymère. C’est notamment le cas de Ceresco, d’Agri-Marché ou de Bleuet Nordic. L’implantation d’Archimedys dans des productions délicates comme le bleuet ou le soya permet d’enregistrer moins de pertes.
« Les bleuets surgelés avaient tendance à coller sur la vis de transport en acier, ce qui causait un tas de problèmes », souligne M. Osmani, qui expose une autre utilité pour cette innovation. « C’est aussi intéressant pour les semences puisque les vis en acier ont tendance à les abîmer. Grâce à des vis en polymère, on diminue grandement la quantité de semences abîmées en remplissant les bacs pour les semis. »
De la compétition ?
Si plusieurs entreprises fabriquent déjà des vis en polymère en apparence semblables à celle mise au point par Exventys, l’entreprise française assure qu’en cette matière, l’expression « le diable est dans les détails » est à propos.
« Certaines compagnies ont déjà créé des vis comme les nôtres en polymère, mais leur plus grand problème, c’est au niveau du raccordement des pièces entre elles », explique M. Osmani en montrant le point de raccordement entre deux modules de la vis. « Généralement, elles ne tiennent pas et cassent facilement. Notre système permet de créer un effet engrenage qui implique la pièce en entier et non seulement l’embout. Mécaniquement, c’est extrêmement résistant. »
Côté prix, la vis Archimedys se compare avantageusement à son pendant en acier inoxydable qui peut coûter de deux à trois fois plus cher. Le prix est semblable par rapport à une vis en acier régulier.
L’entreprise, qui commercialise ce système de vis modulable depuis sept ans, estime qu’environ 80 % de ses clients sont reliés de près ou de loin au domaine agroalimentaire. Ceux-ci se retrouvent un peu partout sur le globe, le produit étant distribué dans un peu plus d’une trentaine de pays. En cas de bris, des pièces peuvent être envoyées rapidement par la poste et être reçues en trois à quatre jours.