Technologie 21 octobre 2024

Une application mobile adaptée aux sols du Québec

Une nouvelle application mobile, ProfilSol, sera bientôt disponible pour évaluer la structure et le profil d’un sol en vue de mieux l’améliorer. Un outil techno adapté à la réalité québécoise, qui s’adresse autant aux conseillers qu’aux producteurs agricoles et qui est le fruit d’une collaboration entre l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) et ses nombreux partenaires.

En bordure des champs de l’IRDA, une petite fosse a été creusée dans le sol limoneux. Des escaliers de terre permettent d’y descendre pour y observer les différentes couches de sol. Pierre-Luc Lemire, technicien en pédologie, en prélève un morceau et dépose avec soin les agrégats sur une plaque, sans trop les désintégrer, afin de « dévoiler la structure naturelle du sol ». Les caractéristiques ou descripteurs de l’échantillon prélevé sont ensuite entrés dans l’application. « Plus la forme va être ronde, meilleur va être notre sol », explique Catherine Bossé, agronome pédologue à l’IRDA.

Une fois les données enregistrées, l’application génère une note sur 10. Dans ce cas-ci : 6,34. « L’application est capable de dire qu’on est au-dessus de la moyenne des sols argileux », résume la pédologue. À l’inverse, une note inférieure indiquera une moindre qualité. « La note de 2 sur 10, ça ne ment pas », assure-t-elle.

Vers une amélioration des sols

Le fait d’obtenir une note générée par l’application n’est pas une fin en soi, mais permettra aux producteurs de comparer les résultats dans le temps, d’adopter les changements nécessaires et, à terme, d’obtenir un meilleur rendement.

Si on procède à un changement dans les pratiques culturales, qu’on fait un apport de cultures organiques, qu’on fait attention à la compaction avec la charge des tracteurs, nécessairement, ça devrait s’améliorer.

Catherine Bossé, agronome pédologue à l’IRDA

Un autre avantage de l’application réside dans le fait de s’intéresser au sol, au-delà de sa surface, et de vérifier s’il y a, par exemple, de la compaction en profondeur. « Les conseillers agricoles ne font pas d’analyse physique des sols. On fait des analyses chimiques pour savoir le contenu en azote, en phosphore et en potassium, mais on ne prélèvera pas nécessairement des cylindres. Le but est de compenser ce manque-là », précise-t-elle.

Une application appelée à être bonifiée

Au fil du temps, l’application sera appelée à s’améliorer. En plus d’une note sur 10, pourra-t-elle un jour indiquer les éléments à apporter pour améliorer la qualité du sol? « On n’est pas encore rendus là, mais éventuellement, l’appli pourrait ajouter certains points », répond la pédologue. Pour le moment, il est possible d’y téléverser des photos de l’échantillon prélevé pour bonifier les banques de données, mais la prise de photo est facultative. « Pour le printemps prochain, on aimerait bonifier ces banques-là, mais il reste plusieurs étapes », explique-t-elle.