Le bond de géant accompli ces dernières années dans les nouvelles technologies conjugué au manque de main-d’œuvre semblent avoir créé un terreau fertile à l’apparition de robots toujours plus performants dans les productions horticoles, si bien qu’on peut sans exagérer parler d’une véritable effervescence dans ce domaine. En Europe et en Amérique du Nord seulement, les machineries robotisées attelées à des tracteurs ou les robots autonomes se comptent désormais par plusieurs dizaines. Voici un bref aperçu des équipements sur le marché ou en voie de l’être.

Sarclage :

Cet équipement attelé effectue du désherbage mécanique ciblé et intra rangs grâce à la détection et à la reconnaissance par caméra. D’une capacité de 4 plants/seconde/rang, ses couteaux bineurs se déplacent entre les plantes d’une rangée. Différents modèles et largeurs sont offerts.

Voici un autre sarcleur guidé par caméra qui fait le binage inter et intra rangs. Son système de détection lui permet de passer jusqu’à 8 mm des cultures. Un niveau automatique horizontal et vertical assure par ailleurs un bon contrôle de la profondeur des outils. Au moyen d’un écran tactile, l’opérateur peut suivre en direct son travail et apporter les correctifs nécessaires. Chaque appareil peut être configuré selon les besoins du producteur.

Développé au Québec, ce robot autonome est l’un des seuls à arracher les mauvaises herbes à l’aide de pinces. D’une capacité de 5 à 10 acres (2 à 4 hectares) par jour, il parvient à éliminer environ 90 % des mauvaises herbes. La chèvre possède un système hybride capable de fonctionner pendant plusieurs jours avant de devoir être rechargé.

Doté d’un système de détection par barre optique infrarouge, cet équipement attelé réalise du ­désherbage mécanique ciblé inter et intra rangs. D’une capacité de 6 500 à 9 000 plants à l’heure, il peut biner jusqu’à 1 cm de la tige des cultures. Sa profondeur de travail est ajustable.

Robot convenant aux petites surfaces, il peut effectuer le désherbage mécanique inter et intra rangs, selon les outils. D’une autonomie qui varie de 4 à 12 heures selon l’usage, il peut travailler jusqu’à concurrence de 1000 m²/h de manière autonome ou assistée. Assez simple à paramétrer, on peut l’affecter à d’autres tâches comme les semis ou le transport de caisses. 

Conçue pour le désherbage mécanique, cette machinerie attelée utilise la vision industrielle pour identifier les emplacements des plantes et actionner ses lames mécaniques. Les mauvaises herbes résiduelles sont ensuite pulvérisées. Le fabricant affirme que des économies de 50 % sur les coûts de produits chimiques peuvent être réalisées. De plus, l’appareil est efficace même en conditions venteuses et peut fonctionner de jour comme de nuit.

Pulvérisateur :

Ce pulvérisateur à traitements ciblés constitue la version attelée du robot autonome AVO. Celui-ci possède un jet de 8 x 3 cm avec une précision de 1 cm. Travaillant de jour comme de nuit, il peut couvrir 4 ha/heure et permet l’élimination d’environ 95 % des mauvaises herbes. Son usage réduirait de 50 à 80 % l’utilisation des herbicides et offrirait un gain de rendement.  

Pulvérisateur autonome, l’AVO possède une rampe de 52 buses de précision pour une réduction de 50 à 70 % des coûts d’herbicides. Alimenté par l’énergie solaire, il possède une autonomie de 6 à 7 heures et peut fonctionner de nuit. Il parvient à couvrir 1,5 hectare par heure. On peut également l’utiliser pour des ­traitements d’insecticides et de fongicides.

Grâce à la vision industrielle, cette machinerie attelée est en mesure d’appliquer directement des pesticides, des fongicides et des herbicides sur leurs cibles. Tout comme le Row Crop Thinner du même fabricant, la pulvérisation avec cet appareil est efficace même lorsqu’il vente. Fonctionnel de jour comme de nuit, il peut réduire jusqu’à 50 % des coûts des traitements chimiques. 

Multitâche :

Successeur du Dino, l’Orio est présenté comme un porte-outil intelligent et polyvalent. Il est en mesure de désherber, de biner, de semer et de collecter des données dans les parcelles maraîchères grâce à son système de guidage par caméra multiculture. Sa batterie 100 % électrique au lithium lui assure jusqu’à 12 heures d’autonomie. Il peut couvrir une superficie maximale de 12 hectares en une journée. 

RoamIO est la gamme de porte-outils développée par le fabricant ontarien. Le plus grand de ces petits robots, le RoamIO-HCW, possède une garde au sol de 32 pouces et une largeur ajustable à différentes cultures. Doté d’un moteur électrique de 13,4 ch, il peut effectuer plusieurs tâches répétitives comme le sarclage, le binage, les semis et le transport. On peut le contrôler à distance depuis sa tablette via une connexion WiFi ou l’infonuagique. 

Robot-tracteur 100 % électrique, l’Erion est conçu pour remplir différentes missions comme le désherbage mécanique inter et intra rangs et la collecte de données au champ. D’une largeur adaptable de 54 à 72 pouces, la deuxième génération du robot est en mesure de parcourir 35 hectares en 24 heures.

Récoltes :

Développée au Québec, cette récolteuse attelée utilise la vision industrielle et l’intelligence artificielle pour identifier les brocolis. Des bras robotisés viennent ensuite découper les têtes à l’aide d’une lame. À terme, le robot sera en mesure de remplacer le travail d’une vingtaine d’ouvriers et pourra récolter d’autres légumes.

Agissant tel un essaim d’abeilles ouvrières, cette plateforme technologique est constituée de plusieurs drones autonomes dotés de petites ventouses capables de saisir une grande variété de fruits, allant d’un abricot de 50 g à une pomme de 700 g. Durant leur va-et-vient constant, les drones collectent différentes données, informant en temps réel le producteur sur l’état du verger. Cette solution, qui repose sur 11 technologies brevetées, permettrait de faciliter la cueillette des fruits et d’améliorer le rendement.

Déjà en activité aux États-Unis, cette récolteuse à fraises est capable de remplacer de 25 à 30 travailleurs au champ. Le robot réalise l’identification des fruits, la prise, la coupe du pédoncule et le dépôt à un rythme de 3 fraises/seconde pour une superficie de 8 acres par jour. Compte tenu de sa complexité, l’appareil est opéré par des techniciens du fabricant.

Sources : Veille technologique sur la mécanisation et robotisation en productions maraîchères et de fraises-framboises, Groupe Forest Lavoie, et mis à jour par la ZoneAgtech en octobre 2022 et sites des fabricants.