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La salubrité des bâtiments agricoles dépend d’une série de gestes responsables posés tant par le personnel au quotidien que les fournisseurs de biens et services externes qui visitent la ferme. Un suivi strict des consignes, et des produits et équipements performants, optimisent la biosécurité des installations et facilitent l’exécution des bonnes pratiques.
Les maladies se transmettent aux animaux par contact direct (avec d’autres animaux), ou indirect, soit par le biais de l’équipement ou du matériel, ou par l’entremise des visiteurs. En marge des protocoles de nettoyage et de désinfection applicables à leur secteur d’élevage, de plus en plus de fermes instaurent des mesures pour prévenir les maladies et contrôler la circulation des personnes et des équipements.
Des consignes de base pour tous
Les personnes œuvrant dans une exploitation agricole doivent porter des vêtements et des chaussures conçus selon les normes recommandées pour les milieux où elles interviennent. En tout temps, des bottes spécifiques au type de production et d’élevage, scrupuleusement nettoyées avant d’entrer dans une aire de traitement, sont un incontournable. « Les microbes se transportent principalement par les pieds. Les vétérinaires conseillent d’ailleurs des paires de bottes assignées à chaque bâtiment », explique André Turcotte, expert technique chez JNB Distributeur agricole.
Des aires de contrôle
Les différents professionnels et fournisseurs de services qui gravitent autour des exploitations agricoles doivent aussi être conscients des risques liés à leurs déplacements. L’installation d’une barrière et d’un système de signalisation qui limitent l’accès aux intervenants concernés est requise. Il est aussi recommandé d’aménager une zone d’accès contrôlée à l’entrée d’un bâtiment. Cette aire d’accueil sera minimalement équipée d’un lavabo, d’un espace pour changer de vêtements et de bottes, et d’un registre des visiteurs. « Bien qu’elle ne soit pas requise à l’heure actuelle pour la plupart des sites d’élevage, l’entrée danoise est un atout très appréciable », indique ici André Turcotte. Pour rappel, ce corridor de biosécurité déployé en trois zones préconise une série de mesures qui réduisent le risque d’introduction des pathogènes. « On désinfecte d’abord ses chaussures à l’arrivée. Puis, une fois entré dans le corridor danois, on enfile des bottes et on se désinfecte les mains avant d’accéder à la zone d’élevage », résume M. Turcotte.
La machinerie et l’équipement : les gestes barrière
La lutte aux contaminants commence toutefois bien avant d’entrer dans le bâtiment. Le lavage fréquent de la machinerie qui circule aux champs peut aussi réduire la pression des pathogènes présents autour des installations. Une laveuse à pression prête à fonctionner en tout temps, installée à un point stratégique, mais à bonne distance de l’élevage, permet d’économiser du temps.
Une fois la machinerie débarrassée des impuretés, un savon dégraissant et un canon à mousse sonnent le départ d’une bonne désinfection. Et on ne passe pas outre au désinfectant, qui réduira radicalement la charge microbienne persistant sur les équipements.
Le bon produit démystifié : petit lexique de la propreté
Savon, dégraisseur, désinfectant, qu’est-ce qui s’utilise où, et comment? « Pour le savon, on recherche un effet dégraissant, assez puissant pour agir sur la matière organique. Il s’agit de produits surfactants et de tensioactifs », précise André Turcotte. Du côté des désinfectants, si certains composés peuvent satisfaire des usages multiples, tous ne sont pas équivalents. Pour déterminer ce qui convient, l’efficacité, la sécurité d’utilisation et le rendement sont les trois grands critères à retenir. Un bon désinfectant sera actif contre un large éventail de microorganismes, efficace en eau dure et à basse température, biodégradable dans l’environnement et conforme aux réglementations gouvernementales (No DIN). « La catégorie des amines [ammoniums] quaternaires, un désinfectant à large spectre qui existe sous différentes formules, est la plus répandue, affirme M. Turcotte. Il existe des poudres et des agents chlorés, mais principalement, ce sont des formules de glutaraldéhyde et de quaternaires. » Les composés varient, ce qui est une bonne chose selon lui. « Les vétérinaires conseillent de changer de marque ou de formulation au moins une fois par année, pour éviter de créer une résistance chez les pathogènes présents », rappelle-t-il.
Les équipements performants : trucs de pro
La vigilance et la rigueur restent de mise, mais les bons outils optimisent à coup sûr le processus. « Pour une application efficace et rapide du désinfectant, j’aime bien le pulvérisateur à peinture électrique, qui permet d’atteindre plus facilement tous les recoins », affirme M. Turcotte. « À l’entrée du bâtiment, un petit pulvérisateur pour le nettoyage des bottes est vraiment pratique; mais si vous avez une entrée d’eau et un drain, le lave-bottes est une autre option intéressante », poursuit-il. « L’appareil existe en deux modèles : l’un est une boîte où on insère le pied et une buse haute pression lave la botte. L’autre est muni de trois brosses : une sous le pied, et deux de chaque côté. On y frotte notre botte pendant que des jets d’eau savonneuse l’arrosent », illustre M. Turcotte. Les matériaux conçus pour rendre les surfaces plus « hygiéniques » gagnent aussi en popularité. « Les revêtements polymères liquides pour béton et bois permettent de réduire la porosité des surfaces, ce qui s’avère un gros avantage dans la lutte aux pathogènes », souligne le spécialiste. Conçu à base d’époxy ou de caoutchouc, le matériau s’applique à l’aide d’un racloir ou au rouleau, ou il peut être pulvérisé.
La désinfection, un exercice rigoureux
Au moment de la désinfection des sites, un équipement de protection des yeux, un masque à cartouche, de même que des vêtements, gants et bottes imperméables doivent être enfilés par tout intervenant exposé aux produits, et le mode d’emploi indiqué par le fabricant méticuleusement suivi.
Guide de lavage, de désinfection et de séchage des porcheries, Les Éleveurs de porcs du Québec