Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
La cryptosporidiose est causée par le parasite Cryptosporidium spp. et est fréquemment diagnostiquée par une diarrhée aiguë chez les veaux nouveau-nés. Cette maladie infectieuse intestinale entraîne un retard de croissance, une morbidité considérable et potentiellement la mort des veaux, notamment dans le cas d’infections concomitantes. La transmission se produit par voie féco-orale, ou par ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les parasites.
Les jeunes veaux de moins de quatre semaines courent le plus grand risque de contracter la maladie. L’espèce généralement en cause chez le jeune veau est C. parvum. La maladie entraîne des coûts importants, résultant principalement des traitements vétérinaires, des besoins d’apports nutritionnels plus élevés et de la réduction du gain de poids. Selon les dernières données, le parasite concerné se retrouverait dans près de 90 % des fermes du Québec.
Plus les doses infectieuses sont élevées, plus grave est la maladie et plus les pertes sont potentiellement élevées. Les bovins sont aussi reconnus comme un réservoir important pour C. parvum, qui peut se propager à d’autres animaux et aux humains. D’ailleurs, à l’échelle mondiale, les infections par C. parvum et d’autres espèces de Cryptosporidium sont considérées comme des contributeurs importants au nombre total de décès dus à des maladies diarrhéiques chez l’humain. Des épidémies chez l’homme touchant des dizaines, voire des centaines de personnes dues à une infection à C. parvum, surviennent régulièrement. Le contrôle de C. parvum est donc hautement souhaitable pour assurer le bien-être animal, réduire les risques pour la santé humaine et limiter les pertes économiques dans les industries touchées.
Prévention et traitement
Les moyens de prévention incluent le déplacement des veaux non affectés vers un endroit propre et loin des animaux atteints et des pratiques générales d’assainissement. Les traitements sont malheureusement limités actuellement. L’un des rares produits autorisés pour traiter les veaux est le lactate d’halofuginone. Des vaccins à l’étude sont prometteurs, mais ne sont malheureusement pas encore disponibles.
Des solutions de rechange aux molécules de synthèse contre la cryptosporidiose ont aussi été étudiées. Parmi celles-ci, des produits naturels à base de plantes comme ceux composés d’extraits d’ail, de cannelle, de clou de girofle, de grenadier, d’origan, de thym et de Yucca schidigera ont amélioré les signes cliniques et diminué l’excrétion de C. parvum.
Récemment, nous avons étudié l’effet du phytobiotique Bovipro+, un produit de santé animale développé par l’entreprise québécoise Probiotech International, sur le parasite qui cause la cryptosporidiose en laboratoire. D’abord, nous avons échantillonné des fèces de veaux infectés en diarrhée d’un encan et nous avons extrait et purifié C. parvum en laboratoire. Les parasites ont été traités avec plusieurs doses du phytobiotique et mis en culture avec des cellules épithéliales d’intestin. La cytotoxicité du phytobiotique a aussi été déterminée en exposant les cellules à différentes doses. Nos résultats ont montré que le phytobiotique n’est pas cytotoxique à des concentrations inférieures à 200 µg/mL et qu’il est efficace pour inhiber la croissance de C. parvum à des doses de 6,5 à 200 µg/mL.
Globalement, nos données récentes suggèrent que le produit phytogénique peut agir efficacement sur C. parvum. Des essais chez des animaux en conditions contrôlées et chez les producteurs pourront permettre d’évaluer si cette efficacité se traduit chez le veau laitier pour lutter contre la cryptosporidiose.