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L’aide aux vaches à terre implique une prise en charge méthodique de l’animal pour améliorer ses chances de guérison ou du moins… éviter de lui nuire!
Une vache incapable de se lever sans aide, ou communément appelée « vache à terre », pose un défi considérable aux éleveurs et aux médecins vétérinaires. Le Dr Gilles Fecteau, médecin vétérinaire et professeur titulaire à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, explique les causes, les traitements et les mesures essentielles pour aider ces animaux à se rétablir. Il est primordial d’intervenir rapidement et de la bonne façon, car le temps joue un rôle crucial dans les chances de rétablissement.
Selon le Dr Fecteau, les causes de cette condition peuvent être regroupées en quatre catégories : les maladies métaboliques, les blessures musculaires ou osseuses, les atteintes neurologiques (colonne) et les maladies systémiques graves comme la mammite ou la métrite aiguë. « Toutes les vaches à terre ne sont pas nées égales », précise-t-il, insistant sur la nécessité d’une évaluation complète dès les premiers signes. Une consultation rapide avec un médecin vétérinaire permet d’établir un diagnostic plus précis. Le diagnostic dictera les chances de rétablissement et le médecin vétérinaire pourra rappeler les grandes lignes des principes à respecter pour réduire le risque de complications secondaires.
Transport et manipulation
Le transport et la manipulation de la vache nécessitent également une attention particulière. La laisser sur un sol dur comme le béton peut aggraver sa condition en provoquant des lésions musculaires et nerveuses. « Déplacer l’animal sur un sol autre que le béton est essentiel », souligne le Dr Fecteau, suggérant d’installer l’animal sur une surface « qui pardonne » comme du sable, une surface gazonnée ou de la paille abondante compactée. Dans cet environnement adapté, les lésions associées au poids de l’animal se développeront moins rapidement. De plus, la vache devrait être retournée régulièrement pour éviter les plaies de pression.
En termes d’assistance pour aider la vache à se relever, divers outils sont disponibles, tels que des systèmes de sangles et des piscines portatives. Cependant, tous les dispositifs ne se valent pas. Le Dr Fecteau déconseille fortement l’usage du « serre-hanche », un outil qui peut causer des dommages importants aux muscles et aux hanches, laissant parfois des séquelles permanentes. « Certaines vaches guérissent du problème primaire, mais restent incapables de se lever à cause des dommages causés par le serre-hanche », explique-t-il, encourageant les éleveurs à abandonner cet outil au profit de méthodes moins traumatiques.
Soutien électrolytique
Le suivi vétérinaire doit également inclure un soutien électrolytique et un traitement adapté en fonction de la cause du décubitus (corps allongé à l’horizontale). Une fluidothérapie, qui vise à corriger la déshydratation, le contrôle de la douleur et, si nécessaire, des antibiotiques sont à considérer sur recommandation de votre médecin vétérinaire pour optimiser les chances de guérison.
Un diagnostic et un traitement précoces augmentent les chances de récupération, surtout si l’animal reçoit des soins constants et que sa position est changée régulièrement pour éviter les complications.
Une évaluation rigoureuse dès le début permet de donner un pronostic plus précis et d’éviter des dépenses inutiles pour des cas irrécupérables.
Le Dr Fecteau rappelle également que l’attitude du producteur influence le succès des soins. « L’ensemble de la qualité des soins repose en grande partie sur le producteur », conclut-il, soulignant que les soins prodigués entre les visites vétérinaires jouent un rôle déterminant dans la guérison de l’animal. Au-delà de l’aspect financier, la patience et l’implication du producteur restent essentielles pour espérer un rétablissement complet de la vache à terre.