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SAINT-BARTHÉLEMY – Le thermomètre affichait 23 degrés, le 6 octobre, et une chaude brise soufflait sur les champs de la Ferme Cristallina, à Saint-Barthélemy, dans Lanaudière, où une centaine de personnes se sont rassemblées pour constater les efforts déployés par les producteurs agricoles pour s’adapter aux changements climatiques.
Cette visite terrain s’est déroulée en marge du premier Forum international des laboratoires vivants dans les agroécosystèmes, qui s’est tenu à Montréal et auquel ont participé en personne ou virtuellement des représentants de plusieurs dizaines de pays. Elle survient cinq ans après que le concept de laboratoire vivant eut été présenté pour la première fois par le Canada aux ministres de l’Agriculture du G20.
Le concept de « laboratoire vivant » a été développé dans le but de réunir des agriculteurs, des scientifiques et des représentants des services publics. Leur mandat est de développer des pratiques permettant de résoudre des problèmes agroenvironnementaux, de protéger la qualité des sols et de favoriser la biodiversité des paysages agricoles. « Pour nous, c’était une occasion inespérée de participer avec des chercheurs à développer des pratiques innovantes », a indiqué le producteur laitier Michael Jeker, qui a reçu des participants du forum dans ses champs de Saint-Barthélemy.
La ferme laitière Cristallina possède un troupeau de 160 vaches, dont 90 en lactation, et cultive sur 147 hectares du maïs (grain et ensilage), des céréales de printemps et d’hiver, du soya et du foin. Dans le cadre du laboratoire vivant, l’entreprise de Lanaudière a été impliquée dans diverses études sur le microbiote des sols, sur l’hydrologie, sur les engrais verts (effet azoté des cultures de couverture) et sur la biodiversité.
Les participants au forum ont pu constater les changements apportés dans les pratiques culturales et visiter les installations de la ferme, notamment l’étable, où des améliorations ont été apportées à la ventilation pour réduire le stress thermique imposé aux animaux.
À l’un des visiteurs qui s’intéressaient aux bénéfices économiques que l’entreprise retirait de ces changements, le producteur a expliqué que la diminution d’azote minéral appliqué dans les champs, grâce à des cultures favorisant l’azote naturel, a permis des économies appréciables. « Nos rendements se sont maintenus et se sont même améliorés », a affirmé le producteur en reconnaissant qu’une période de transition peut représenter un défi.
Le président général de l’Union des producteurs agricoles, Martin Caron, a souligné, lors de cette visite, la nécessité d’appuyer les agriculteurs dans de telles démarches. « C’est pour permettre aux producteurs de s’adapter à ces changements qui peuvent avoir un impact économique important qu’on demande à l’État de leur venir en aide », a-t-il affirmé.