Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
C’est une vérité incontestable, mais encore trop souvent oubliée : le ver de terre est un excellent laboureur. Il mange la terre et la rejette sous une forme enrichie de micro-organismes; il permet une meilleure aération des sols, une meilleure croissance des racines et une meilleure gestion de l’eau.
« Le ver de terre travaille sans relâche à améliorer la qualité des sols », rappelle l’agronome Hélène Beaumont, spécialiste… des vers de terre. « Leur rôle est essentiel et malheureusement, n’est pas assez connu des producteurs. »
Pour remédier à cette situation, l’agronome a fait équipe avec son collègue Denis La France, enseignant en agriculture biologique au Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+), pour lancer la page Facebook Vers de terre Québec et inciter les producteurs agricoles à porter un intérêt à ces alliés du travail des champs.
« Nous avons déjà plus de 500 abonnés », précise Denis La France. « Nous voulons en faire un lieu d’échange d’information et de promotion pour un projet de “science citoyenne” afin de mieux connaître les vers présents dans leurs champs. »
Ces dernières semaines, les deux « animateurs » ont donc incité les producteurs et leur famille à se rendre dans leurs champs pour récolter des spécimens et les faire identifier en les expédiant au Dr John Reynolds, un expert ontarien engagé dans le projet d’identification, moyennant des frais de 25 $ par espèce et en suivant une procédure décrite sur la page Facebook. Les participants pourront ainsi savoir quels types de vers habitent sur leur terre et quel travail ceux-ci effectuent. Parce que ces bestioles ne travaillent pas toutes de la même façon.
Épigés, endogés et anéciques
Les spécimens de la catégorie des épigés restent surtout en surface et transforment la matière organique fraîche, mais ne représentent que 5 % de l’ensemble des vers. Les endogés, qui représentent jusqu’à 40 % de la population des vers de terre, vivent principalement dans les 10 premiers centimètres, se déplaçant autant à la verticale qu’à l’horizontale. Les plus nombreux sont les anéciques, dont les différents types de lombrics, les plus connus, de véritables tunneliers qui peuvent creuser jusqu’à trois mètres et les seuls à se construire des abris en surface.
« Il n’y a pas de machinerie qui travaille comme eux », rappelle Hélène Beaumont. « En sachant quels types de vers travaillent dans ses champs, un producteur peut adapter ses pratiques culturales pour favoriser leur présence et les aider à travailler efficacement. »
Le projet de science citoyenne sur les vers continue de cheminer.
Hélène Beaumont, elle, pense déjà à colliger les informations fournies par les producteurs pour produire une carte de la répartition des types de vers afin de tenter d’établir un portrait de cette répartition par secteur, voire par région.
D’ailleurs, un sondage sera bientôt proposé sur la page Facebook pour recueillir les résultats des identifications réalisées par le Dr Reynolds et, pourquoi pas, alimenter des échanges avec les producteurs participants.