Machinerie 18 septembre 2024

Tarification 2025 : un répit en vue pour les clients

Vu le dernier hiver relativement clément en termes de précipitations et la hausse constante des tarifs ces dernières années, les déneigeurs semblent prêts à donner un répit à leurs clients à l’aube de la prochaine saison.

« De notre côté, on a décidé de mettre sur pause l’augmentation des tarifs, même si on subit des augmentations de partout. Parce que les assurances, le Téflon, le gaz, l’essence, tout continue à augmenter. C’est un peu injuste pour nous, mais il faut garder nos prix bas », se résigne Jean-François Gauthier, coactionnaire du Groupe Jardins Brossard, qui dessert quelque 14 000 clients en Montérégie. 

Même chose pour Mathieu Lacombe, un déneigeur de Boucherville qui entretient près d’un millier d’entrées.

Les contrats sont partis et on n’augmente pas les clients. J’ai toujours dit que si le fuel diminue, ça me fera plaisir de redéfinir les prix. Il y a deux ans, avec le diesel à 2,75 $, j’avais été obligé d’augmenter mes contrats de 30 à 40 %. Les clients n’étaient pas contents, mais c’est le statu quo pour 2025 et même, dans certains secteurs, on a baissé de 20 $. C’est du win win.

Mathieu Lacombe, déneigeur
« Le tracteur que j’achète, il coûte 4 % de plus même s’il n’a pas neigé autant l’année passée. Mes chauffeurs sont payés la semaine, qu’il neige ou pas. »
Samuel Robitaille  / propriétaire de Sam Extérieur dans les Basses-Laurentides

Certains comme Samuel Robitaille demeuraient toutefois encore en réflexion au moment où L’UtiliTerre les a contactés au début septembre. « Le monde dit qu’il n’a pas neigé beaucoup, mais il est tombé quand même 1,90 m dans les Basses-Laurentides, sur une moyenne de 2,20 m. On n’était pas loin de la moyenne. Il n’a pas neigé aussi souvent et la neige a fondu, mais on l’a grattée pareil. On n’a pas fait le même nombre d’heures, mais presque. Mon opérateur ne gagne pas moins cher que l’année passée », argumente le propriétaire de Sam Extérieur, qui compte près de 8 000 clients. 

En tant qu’entrepreneur, Samuel Robitaille estime qu’il doit penser à faire vivre son entreprise, et non seulement à la faire survivre. « Le tracteur que j’achète, il coûte 4 % de plus même s’il n’a pas neigé autant l’année passée. Mes chauffeurs sont payés la semaine, qu’il neige ou pas. Mon bureau est payé la semaine même s’il ne neige pas. L’année passée, on n’a pas eu moins de bris même si les tracteurs sont sortis moins souvent. Au lieu d’avoir eu des bris d’usure, on a eu des bris de rouille. »

Du côté des producteurs maraîchers Marie-Eve Bilodeau et Dave Teasdale, qui effectuent des contrats de déneigement de cours résidentielles à Saint-Mathieu-de-Beloeil, la décision n’est pas prise, mais ils sont conscients que les clients les attendent de pied ferme. « Chez nous, on a augmenté de 25 % au total dans les cinq dernières années. C’est donc 5 % par année, fait remarquer Marie-Eve Bilodeau. On n’est quand même pas si chérants même si nous aussi, on est pris avec des augmentations avec la machinerie, les salaires, les assurances », souligne-t-elle. 

Elle aussi relativise l’idée d’un hiver tranquille l’an dernier. « Les gens disent ça parce qu’il n’y a juste pas eu trop d’accumulation au sol. Parce qu’on est quand même sortis 27 à 29 fois, nous autres, à Saint-Mathieu-de-Beloeil. Donc, c’est quand même quasiment pareil comme une saison normale », conclut-elle.