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Les producteurs agricoles ont à leur portée des moyens rapides et efficaces pour faciliter l’entretien des haies brise-vent arborées et des bandes riveraines, comme l’a prouvé une récente démonstration d’outils mécanisés de taillage à la limite des champs de la Ferme NC Lambert de Saint-Léon-le-Grand, en Mauricie.
« De nombreux producteurs sont réticents à aménager une haie brise-vent arborée parce qu’ils appréhendent son entretien », explique Stéphane Tremblay, directeur du service d’Aménagement et agroenvironnement à la Fédération de l’UPA de la Mauricie. « Les haies brise-vent, comme les aménagements de bandes riveraines, sont très importantes pour la biodiversité et il ne faudrait pas se priver de ces aménagements pour une question d’entretien. On organise cette démonstration pour prouver que le travail peut se faire rapidement et efficacement avec les bons équipements, des outils qui pourraient très bien être acquis par une CUMA [coopérative d’utilisation de matériel agricole] par exemple. »
Une quinzaine de producteurs s’étaient donc déplacés par un froid et venteux après-midi de décembre pour assister à la démonstration de l’utilisation d’un lamier-sécateur et d’un lamier à scies couplés à un tracteur. L’activité était organisée par le service d’Aménagement et agroenvironnement de la fédération régionale de l’UPA avec l’appui financier du Plan d’agriculture durable du MAPAQ.
« Ce sont des outils qui conviennent parfaitement pour les bordures de champ arborées, avec une végétation plus ou moins dense, comme pour les chemins de ferme ou d’érablière », expliquait aux participants Bruno Castella, représentant de la compagnie Samson Canada, de Bécancour, fournisseur des équipements testés.
La démonstration a permis aux participants de constater les différences dans l’utilisation des deux types de lamiers. Par exemple, le lamier sécateur, s’il peut servir à élaguer les branches à quelques mètres de hauteur dans les arbres, permet aussi de faucher les arbustes et plantes au sol. Avec le lamier à scies, il est possible de sectionner des branches plus grosses, mais celui-ci ne permet pas de faire un travail de fauchage.
Ces outils sont équipés d’un bras extensible qui étend leur portée, de sorte qu’en travaillant plus haut dans les arbres, on risque moins de faire tomber des branches sur le véhicule.
Le temps idéal
La journée de la démonstration, le soleil était au rendez-vous et le champ, balayé par le vent, était recouvert de cinq centimètres de neige environ.
« On vous a fait venir aujourd’hui parce qu’on a vraiment les bonnes conditions pour faire ce genre de travaux », a expliqué Bruno Castella. « Au moment des labours, ce n’est pas l’idéal, pas plus en hiver quand il y a un mètre de neige. En été, avec le feuillage dans les arbres, on voit moins bien ce qu’on fait, les feuilles peuvent toujours se coller sur le radiateur et faire chauffer le moteur. Pour l’avoir fait fréquemment, je peux dire que ce sont les meilleures conditions. En ce moment, le sol est gelé, on n’a pas beaucoup de neige et il est plus facile d’approcher et de circuler dans les zones à entretenir. »
La veille de l’activité, le producteur laitier Nicolas Baril avait installé le lamier sécateur sur l’un de ses tracteurs et le lamier à scies sur un autre. C’est donc lui qui était chargé de faire la démonstration.
Il avoue avoir préféré le lamier à scies. « Pour mes besoins, c’est l’outil que je préfère », dit-il.
Sa préférence s’explique par la présence de nombreux arbres à la limite des champs. « Le lamier à scies me semble plus rapide et il permet d’atteindre plus facilement les branches en hauteur. »
Certes, convient-il, l’opération requiert minutie et patience. « Il faut savoir prendre le temps, dit Nicolas Baril. C’est déjà beaucoup plus rapide que de le faire à la scie mécanique. »
Les prérequis techniques
L’utilisation d’un lamier couplé à un tracteur requiert des équipements adéquats. Bruno Castella, représentant de Samson Canada à Bécancour, fournisseur des appareils en démonstration, conseille d’abord d’utiliser un tracteur bien adapté aux besoins. Il suggère un véhicule capable de développer plus de 75 forces pour assurer un bon maintien. « Un engin moins fort risque d’être moins stable », dit-il.
Au nombre des critères, il y a aussi le nombre de sorties d’huile à considérer. Ainsi, le lamier à scies requiert trois connections pour l’huile hydraulique : une première pour actionner les lames, une autre pour le bras extensible et une troisième pour l’articulation de la position verticale à l’horizontale. Dans le cas du lamier sécateur, deux sorties d’huile sont requises : une pour actionner la faux et une seconde pour contrôler son inclinaison.