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Même si les conditions salariales des déneigeurs se sont améliorées ces dernières années, plusieurs quittent le milieu, tandis que d’autres refusent d’y travailler en raison d’un facteur : le client… qui n’a pas toujours raison.
« La violence verbale à l’endroit des déneigeurs est un élément qui ressort beaucoup depuis deux ans dans mes échanges avec les membres », indique Annie Roy, directrice générale de l’Association des déneigeurs résidentiels et commerciaux du Québec (ADRCQ). « Quand tu commences à travailler à minuit le dimanche soir et que tu te fais crier par la tête par des clients insatisfaits, ce sont des choses comme celles-là qui font qu’on a des enjeux de main-d’œuvre dans l’industrie. »
Les trois entrepreneurs en déneigement contactés avaient tous des témoignages allant dans le même sens. « Les exigences des clients n’ont pas tellement changé, mais la patience n’est plus là. Il y a de moins en moins de tolérance. Le tracteur est un peu en retard et on se fait chanter des bêtises », raconte le Beauceron Olivier Turcotte, qui se fait souvent harceler par texto.
En Mauricie, Bertrand Cloutier souligne que ses clients les plus difficiles sont souvent des personnes âgées ou de nouveaux clients qui viennent d’emménager à la campagne. « Ceux qui viennent de la ville sont habitués d’être grattés à 1 ou 2 cm, tandis que nous autres, on sort à 7 cm. Ils sont très durs à servir. La mentalité ville-campagne n’est pas pareille et les prix sont parfois plus chers ici parce que les cours sont plus grandes », poursuit le déneigeur de Sainte-Thècle, qui précise que les clients commerciaux par contre sont irréprochables sur ce plan. « C’est zéro chialage de leur côté parce qu’ils savent c’est quoi d’être au public. »
À Terrebonne, Pascal Simoneau convient que le milieu du déneigement peut être très difficile pour le moral. « Les clients sont très durs avec le service à la clientèle et les déneigeurs. Tu peux perdre une secrétaire qui se fait crier dessus au téléphone ou un déneigeur qui se fait menacer par un client qui cogne dans la fenêtre du tracteur. »
L’entrepreneur en déneigement donne l’exemple d’un client en télétravail ou un retraité qui appelle pour savoir quand le déneigeur va repasser, même s’il ne prévoit pas sortir de la maison. « Je prévois inscrire cette clause de respect dans mes contrats. Chez nous, c’est désormais tolérance zéro sur le harcèlement verbal ou physique envers les employés. Les gens ne comprennent pas la réalité du déneigement. Si ça dépasse les bornes, on va aller enlever les poteaux dans la cour et on va remettre les chèques au client, mais on ne tolérera pas ça. L’hiver passé, un de mes déneigeurs m’a demandé de choisir entre lui et un client. Je n’avais pas 36 solutions et j’ai gardé mon employé », termine-t-il.