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La conception d’un plan de drainage réalisé par un professionnel est un incontournable pour assurer l’efficacité et la durabilité d’un système de drainage. Plusieurs configurations peuvent être élaborées : le plan est la première phase d’une solution sur mesure, conçue pour optimiser le choix des matériaux et la performance de l’installation.
Tout prévoir, dès le départ
Le plan de drainage organise le déploiement de l’infrastructure, et bien plus. « D’abord, le plan prévoit l’installation sécuritaire et les autorisations nécessaires avant l’exécution des travaux, ce qui facilite le déroulement et fait gagner du temps sur le terrain », explique Diane Laporte, représentante chez Les Entreprises L. Laporte de Bayonne inc. Spécialisée dans le drainage depuis plus de 50 ans, l’entreprise offre un ouvrage bien détaillé pour assurer un réseau efficace et durable. « Le plan sert à l’élaboration du réseau et il est une référence pour l’agriculteur. Il fournit un repère des drains pour des travaux ultérieurs et permet de connaître la capacité des sorties et des collecteurs », souligne-t-elle, ajoutant que la logistique retenue doit répondre aux besoins de l’agriculteur avant même l’exécution des travaux. « Il faut bien faire la première fois, car essayer de rendre un système de drainage inactif afin de le remplacer est impossible. Il en restera toujours quelque chose, des lignes de drains encore enfouies qui essayeront de faire leur travail sans possibilité d’évacuation », affirme-t-elle.
Le contenu du plan : toutes les ramifications possibles
Un bon plan prévoit l’emplacement, la profondeur et la dimension des drains, de même que la distance entre les lignes et les matériaux choisis. Un exercice qui commence par une solide compréhension des caractéristiques du sol. « Le type de sol va déterminer le type de drain et de matériel à utiliser. La quantité d’eau contenue dans la terre va déterminer la grosseur des drains », explique Mme Laporte, qui cite d’autres éléments d’un vaste chantier d’analyse.
« Au moment de concevoir le plan, on considère le contexte plus large du terrain pour inclure les zones futures de drainage et une vue globale des bassins versants. On peut choisir de mettre les lignes plus longues ou plus courtes, mais il faut toujours déterminer la destination de la ligne. Ces conduits parallèles iront se brancher à un collecteur principal, auquel on va raccorder un conduit de sortie, qui évacuera l’eau vers un fossé ou un cours d’eau », décrit-elle. Rappelons que ce bijou d’ingénierie opère par l’effet de la gravité et n’exige aucune puissance mécanique pour fonctionner : l’angle de pente doit donc être minutieusement calculé. « En partant du point le plus bas du site pour cheminer vers le haut, il faut s’assurer que le tuyau sera enfoui suffisamment profondément, laissant à l’agriculteur la profondeur nécessaire pour ses travaux au champ », explique Mme Laporte. « Il est primordial de considérer tous les aspects techniques de l’installation pour s’assurer que le lit du tuyau est stable et l’écoulement libre », ajoute-t-elle.
Pour Pierrot Roux, technologue chez EPL Lazure, le plan de drainage tient compte de la composition du sol, mais aussi de ce qui se trouve en périphérie. « Par exemple, on va vérifier si le comportement des champs avoisinants peut influencer la zone qu’on veut drainer dans l’immédiat, ou dans le futur », soulève-t-il. « On doit comprendre les besoins de la culture et les objectifs de l’agriculteur pour planifier un système qui sera adapté à la structure du sol, à sa perméabilité et aux attentes de production. Par exemple, là où l’eau stagne en surface après de grosses pluies, il faut prévoir soit un nivellement, soit une structure pour capter rapidement cette eau et l’envoyer dans l’exutoire ou le système de drainage », cite-t-il parmi les angles d’intervention. « Mais le plan tient compte de tous les facteurs, pas simplement d’un problème à régler », insiste le technologue, pour qui l’outil doit aussi prévoir une éventuelle évolution des pratiques. « On regarde la situation du drainage de surface, pour pouvoir l’arrimer à une structure souterraine efficace selon le type de culture et les travaux futurs, comme le nivellement, l’aménagement de fossés ou autres que le producteur pourrait souhaiter faire. On peut formuler des recommandations », précise M. Roux.
Le tour du propriétaire
Étape cruciale du processus, l’examen physique du site permet la collecte d’une foule d’informations. « On se rend d’abord sur le terrain pour identifier le type de sol, analyser les pentes et déterminer l’état du réseau hydraulique. Ces données vont servir à établir la dimension des drains et le niveau de pente nécessaire », souligne Diane Laporte. Pour Pierrot Roux, cette rencontre avec le producteur est déterminante, et elle se prépare avec un dossier contenant toute l’information disponible concernant la terre. « On vérifie à l’avance par vue aérienne si des problèmes sont repérables. Ces observations seront ensuite validées durant l’entretien avec le client. On va identifier les besoins et les attentes. Par exemple, est-ce une intervention locale, ciblée ou pour l’ensemble de la terre? » explique le technologue, qui considère la composition du sol, le type de culture et les objectifs qui pourraient changer à moyen ou long terme dans son analyse. « Une parcelle peut présenter plus d’un type de sol », rappelle-t-il. « On considère les problèmes formulés par le producteur et on établit les secteurs où on observe une diminution de rendement ou une compaction plus importante », relate le technologue.
Un outil précieux
Pour Diane Laporte, l’installation d’un système de drainage souterrain ne s’improvise pas. « Le plan est d’autant plus nécessaire que l’installation ne sera pas visible une fois en place », ajoute-t-elle, insistant sur la nécessité pour différents intervenants de consulter ce qui sera installé. « L’installateur va s’y référer pour positionner correctement l’équipement. L’agriculteur va l’utiliser pour accéder rapidement aux lignes de drains en cas de besoin. C’est aussi un outil important dans le cadre d’une démarche de financement », conclut-elle.