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Le Québec fait des progrès significatifs en matière de biométhanisation en milieu agricole, un processus qui transforme les déchets organiques en biogaz, une source d’énergie renouvelable. Plusieurs projets de biométhanisation sont en développement ou opérationnels à travers la province. Le gouvernement du Québec soutient activement les initiatives de biométhanisation alors que des programmes de financement et des subventions sont disponibles.
De plus, la biométhanisation contribue à la réduction des gaz à effet de serre en produisant une énergie renouvelable. Bien que la biométhanisation présente de nombreux avantages, elle fait face à des défis, notamment les coûts élevés de mise en place des infrastructures et la nécessité d’une gestion efficace des matières organiques.
Un dynamisme sans précédent
Nalini Gascon, présidente du comité biogaz au sein de l’Association québécoise de la production d’énergie renouvelable (AQPER) et développeuse chez Keridis BioÉnergie, affirme que le Québec connaît présentement un dynamisme sans précédent dans le développement de la biométhanisation des matières agricoles au Canada.
L’AQPER a pour mandat de promouvoir et d’aider au développement des énergies renouvelables au Québec, y compris le gaz naturel renouvelable (GNR). L’association mène diverses actions pour atteindre cet objectif. Parmi ces actions, elle facilite le partage des difficultés rencontrées par les membres de la filière, fait du lobbying lors de consultations publiques, et intervient auprès des différents ministères, dont le ministère de l’Environnement, sur les lignes directrices et le cadre réglementaire entourant la biométhanisation.
L’AQPER sensibilise également les banques à l’importance de financer les projets de construction d’usines, en soulignant les risques et les besoins de l’industrie.
Selon Mme Gascon, la biométhanisation est une activité nouvelle au Québec, mais prometteuse, bénéficiant d’un engouement et d’une volonté politique réelle. Le gouvernement québécois s’est engagé à intégrer 10 % de gaz naturel renouvelable dans son réseau d’ici 2030. « Le momentum est bon pour la filière. Elle est dynamique et il y a une volonté de développer des projets en milieu agricole dont le potentiel est indispensable à l’atteinte des cibles gouvernementales », déclare-t-elle.
Pour accélérer le développement des projets, Mme Gascon appelle à un décloisonnement des différents ministères impliqués, tels que le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. « Ce cloisonnement retarde le développement des projets. Le décloisonnement permettrait d’accélérer la réalisation des projets. On veut être reconnus comme une activité agricole; on traite des matières agricoles et on retourne le digestat, qui est aussi une matière agricole, aux agriculteurs. La filière met du temps à se développer à cause d’un cadre réglementaire trop rigide et pas adapté aux projets de biométhanisation agricole », conclut-elle.
Le développement de la filière du biogaz au Québec est donc à un tournant crucial, avec des perspectives de croissance et des défis à surmonter pour assurer une énergie renouvelable et durable pour l’avenir. En somme, le Québec est bien positionné pour devenir un leader dans le domaine de la biométhanisation, grâce à des investissements continus et à un cadre réglementaire favorable.