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Il serait désormais possible de fabriquer du « lait » de vache, mais sans le concours d’une vache. C’est ce à quoi seraient parvenus Jennifer Côté et son partenaire Lucas House. Les cofondateurs de l’entreprise Opalia ont récemment remporté une récompense de 100 000 $ en décrochant le premier prix du volet Entreprise en démarrage dans le cadre du concours du Festival des solutions climatiques, qui s’est tenu les 23 et 24 mai.
Tout a commencé avec la pandémie, alors que les deux étudiants de l’université Concordia – elle en psychologie et lui en sciences de la santé – s’ennuyaient ferme. « Nous cherchions quelque chose de plus constructif à faire que de passer nos journées en pyjama », explique Jennifer Côté.
Le couple végane s’est intéressé à la production de « viande » en laboratoire, puis s’est demandé si des produits basés sur le même principe de reproduction cellulaire existaient pour remplacer le lait, un concept envisageable aux yeux de Lucas House, également spécialisé en génie génétique. « Mais non, aucun laboratoire ne faisait ce genre de recherche, relate l’entrepreneure. Beaucoup d’omnivores nous disaient : ‘‘Je peux envisager de ne pas manger de viande, mais les produits laitiers et le fromage, je ne serais pas capable!’’ On s’est dit qu’il y avait un marché là. »
Première étape : tester la faisabilité en laboratoire, ce qu’ils ont pu faire avec le soutien de l’incubateur d’entreprises de Concordia, District 3.
La découverte s’est faite en 2021. Une recherche de financement a ensuite permis de récolter 1 M$, provenant d’entreprises du secteur de l’alimentation, des enjeux climatiques et de philanthropes véganes.
En plus d’embaucher leur premier employé – ils sont maintenant quatre –, ils ont aussi pu mener d’autres recherches pour connaître les conditions optimales de reproduction des cellules (température, oxygénation et nourriture). « Il fallait reproduire les conditions présentes dans le pis d’une vache, dit-elle. Nous avons aussi modifié les cellules pour qu’elles n’aient pas de limite de reproduction. L’objectif est d’offrir un produit qui reproduit en tous points les fonctionnalités, le goût et les qualités nutritionnelles du lait. »
Selon Jennifer Côté, le défi est maintenant de s’assurer qu’une production à grande échelle est possible. « Dans le pis d’une vache, on trouve cinq trilliards de cellules, alors que nous n’avons créé qu’un milliard de cellules en laboratoire », affirme-t-elle. Opalia vise une mise en marché en 2026 ou 2027. « L’approche initiale sera d’intégrer graduellement notre lait à des boissons végétales, pour créer un produit hybride », mentionne sa cofondatrice.