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BROMONT – Avec ses quelque trois cents vaches en lactation et 470 hectares de terre consacrés à la grande culture, la Ferme LCM Quesnel, de Goose Creek, dans l’Est ontarien, continue de recourir aux conseils d’experts. « Notre conseiller en gestion nous aide à voir les lumières rouges qui pourraient apparaître lorsqu’on développe un projet », explique Marc Quesnel, propriétaire de la ferme avec trois de ses cinq enfants.
Son conseiller en gestion, c’est Luc Gagné, du Groupement de gestion agricole de l’Ontario. « Quand Marc s’est lancé dans le projet d’une deuxième unité de production, par exemple, mon travail était de l’aider à penser à des choses auxquelles il n’aurait pas nécessairement pensé », indique l’agronome, qui accompagne 68 entreprises agricoles de l’Ontario, et quelques-unes au Québec. « Produire du lait, sur deux sites différents, ça exige du temps de transport et ça peut demander plus de main-d’œuvre », illustre Luc Gagné. « Dans ce cas-là, il avait raison », admet Marc Quesnel. « Au début, je ne pensais pas que ce serait nécessaire de prévoir plus de travailleurs. J’ai tout de même intégré la dépense dans mes calculs, et la journée où j’ai effectivement dû embaucher, je n’ai pas fait de saut », souligne le producteur, au sourire généreux.
Les trois producteurs avec lesquels La Terre s’est entretenue lors du congrès annuel de VIA pôle d’expertise en services-conseils agricoles, qui a eu lieu les 16 et 17 mars à Bromont, en Estrie, voient davantage leur conseiller en gestion comme un partenaire d’affaires que comme un simple consultant. « C’est une personne neutre qui peut nous aider à voir plus clair dans nos affaires », estime Johanne Lafrance, de la Ferme Lafrance et Fils, de Saint-Eugène, en Ontario. C’est d’ailleurs avec l’aide de Luc Gagné que le travail de transfert de la ferme de 400 vaches en lactation et de 830 hectares de terre en culture s’est amorcé. « Il est venu à la maison, il s’est installé à la table de la cuisine avec mon mari et nos deux fils, et on a préparé le dossier. Quand on est arrivés chez le fiscaliste, on était prêts. On savait de quoi on parlait », explique la productrice.
Le rôle de conseiller en gestion présente tout de même des aspects délicats. Il faut parfois savoir peser ses mots devant un entrepreneur particulièrement enthousiaste envers son projet. « Je m’attends à ce qu’il me dise les vraies affaires. Si on a un rêve qu’on veut bâtir, on s’attend à ce qu’il nous aide de la bonne façon, parce qu’on veut que ça marche », soutient Johanne Lafrance. « L’idée, c’est de questionner, de jouer à l’avocat du diable, pas de tuer le projet », précise Luc Gagné. « Luc a du tact, mais il ne tourne pas autour du pot lorsqu’il a quelque chose à nous dire », dit pour sa part Marie-Pier Drouin, de la ferme d’œufs et de dindons Joly, Drouin et Filles, de Plantagenet, également en Ontario.