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L’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) a signé, au début juillet, une entente passerelle DEC-BAC avec l’Université Bishop’s de Sherbrooke afin que sa formation technique soit reconnue en vue d’un cheminement universitaire. À partir de cet automne, les étudiants souhaitant poursuivre leur cheminement vers le baccalauréat en agriculture et systèmes alimentaires durables pourront voir jusqu’à 15 crédits reconnus et compléter plus rapidement leur formation.
L’initiative de ITAQ s’ajoute ainsi à celles des cégeps de Victoriaville et de Sherbrooke, qui ont conclu une entente similaire avec l’Université Bishop’s pour l’accession au nouveau baccalauréat en agriculture et systèmes alimentaires durables, programme qui a à peine un an d’existence.
« Pour les élèves, cela permet d’obtenir une formation plus complète plus rapidement, indique Jennifer Downey, M. Sc., coordonnatrice académique au développement de programme de l’Université Bishop’s. Ils gagnent un an. » Elle explique que ce baccalauréat, axé sur la science et sur la transition des systèmes de production, est un excellent complément à la formation technique. « Il donne la profondeur nécessaire pour parvenir à cette transformation. En plus, les étudiants peuvent opter pour une majeure en agriculture et une mineure en politique, s’ils désirent avoir un impact à ce chapitre, ou en communication s’ils veulent plutôt agir dans ce secteur », ajoute-t-elle.
Le milieu agricole y gagne également, selon elle. « Les entreprises ont plus vite accès à des diplômés de haut niveau. De plus, comme certaines sessions peuvent être allégées, les entreprises les embauchent à temps partiel. On est au cœur du milieu agricole! Et de la main-d’œuvre, tout le monde en cherche! » précise-t-elle.
Du côté de l’ITAQ, cela permet d’offrir aux élèves l’option de poursuivre leur formation en anglais puisqu’une entente similaire existait déjà avec l’Université Laval (voir encadré). « En plus, cette nouvelle formation de Bishop’s est axée sur le développement durable, qui correspond précisément à notre nouveau plan stratégique axée sur l’agroécologie, explique Denis Boies, gestionnaire d’équipe à l’ITAQ. Et pour les étudiants, avoir ces deux formations donne à la fois une bonne base technique et pratique ET la profondeur d’analyse. »
Il rapporte que l’ITAQ est en discussion avec des institutions d’enseignement en administration. « Avec un background pratique en agriculture et, par exemple, une formation en finances ou en marketing, ça donne des employés très intéressants pour le milieu agricole. »
« Je ne serais jamais allée à l’université sans ce programme »
Diplômée de l’ITAQ, Josianne Berthiaume a saisi la balle au bond quand elle a entendu parler, il y a trois ans, de l’occasion de faire un baccalauréat avec une reconnaissance de crédits. À 20 ans, elle venait de terminer sa formation en gestion d’entreprises agricoles. « Je ne pensais pas aller à l’université et je ne l’aurais pas fait si ce n’était pas de ce programme, dit-elle. Ça permet de sauver une année! »
Celle qui compte reprendre un jour avec son copain la ferme laitière de ses parents, à Saint-Elzéar, en Beauce, était consciente que la transition ne se ferait pas avant plusieurs années, ses parents étant toujours dans la quarantaine. « Tant qu’à prendre une jobine, à ce moment-là, une formation universitaire, c’est toujours pertinent, dit-elle. À la base, j’aime apprendre, mais je ne suis pas la meilleure avec les chiffres. Je me suis dit que ça allait aider! »
Elle s’est donc inscrite au baccalauréat en agroéconomie à l’Université Laval, qui a, comme Bishop’s, conclu une entente de reconnaissance de crédits avec l’ITAQ. Cette formation universitaire propose des cours de finances, de macro et microéconomie, de mise en marché, de politique publique et de ressources humaines.
Celle qui a obtenu son diplôme en mai dernier travaille maintenant aux côtés de ses parents à la Ferme Belétoile, où elle accomplit un travail manuel. Ce sont toujours ses parents qui dirigent le travail de bureau. « En fait, ma mère, surtout! Elle fait beaucoup de paperasse et elle s’en plaint souvent, dit Josianne. Avec ma formation, je comprends maintenant à quoi ça sert, tout ça! »