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La lumière est un élément essentiel à la santé et à la productivité des animaux. Mais la noirceur est aussi indispensable, selon un bon nombre d’études universitaires et industrielles.
Comme les humains, les animaux utilisent le cycle du jour et de la nuit pour réguler le fonctionnement de leur corps. Ces périodes sont primordiales pour récupérer toutes les forces nécessaires aux activités de la journée, explique Chris Roelofsen, directeur des opérations chez Canarm AgSystems.
C’est pourquoi, selon ce spécialiste de la production laitière, les agriculteurs devraient faire profiter leur élevage d’un programme LDLP (long-day lighting program, programme d’éclairage de jours longs). Cet investissement améliorera la performance de leur troupeau, dit-il.
« Des niveaux d’éclairage de 200 lux pendant 16 heures par jour, suivis par des niveaux inférieurs à 50 lux la nuit, permettent de créer un rythme circadien idéal », affirme-t-il. « Ce niveau d’éclairage stimule la glande pinéale de la vache, ce qui libère de la mélatonine et de la sérotonine. Ce sont ces hormones qui régulent les rythmes de sommeil et d’activité. »
Selon M. Reolofsen, des vaches exposées à une bonne stimulation lumineuse montrent une augmentation de la production de lait d’environ 8 % par rapport aux vaches exposées à moins de 16 heures de lumière par jour.
Mieux encore, un bon programme de luminosité augmente non seulement la prise de nourriture, mais améliore également les performances de reproduction. « Selon plusieurs études, l’utilisation d’un programme LDLP chez les génisses permet notamment de réduire l’âge de la puberté de 1 mois en moyenne », affirme l’expert de Canarm AgSystems, lui-même producteur laitier.
Enfin, le cycle jour/nuit aiderait aussi à réduire la boiterie liée à des positions allongées trop longues. Et le fait de pouvoir observer votre troupeau sous un éclairage plus important permet de détecter plus facilement de potentiels signes de maladie et d’appliquer plus rapidement les soins requis, fait-il remarquer.
Lumière naturelle
Le soleil joue un rôle primordial dans la santé animale, rappelle M. Reolofsen. Un bâtiment moderne devrait donc laisser entrer les rayons naturels par de grandes parois latérales pourvues de rideaux, de panneaux d’aération transparents, ou même de panneaux de faîtage transparents.
Quoi faire alors pendant les journées nuageuses, ou encore pendant les courtes journées d’hiver? Un simple minuteur de 24 heures, associé à une photocellule extérieure, peut faire l’affaire. Mais il existe des systèmes plus évolués comme un procédé appelé « captage d’énergie lumineuse », affirme Chris Roelofsen.
« Un capteur lumineux dans la ferme analyse le niveau de lumière tout au long de la journée et adapte l’éclairage intérieur en fonction des mesures obtenues », explique-t-il. « Un nuage sombre ou un orage peuvent déclencher l’éclairage afin de légèrement faire remonter le niveau de luminosité. »
L’éclairage peut être paramétré pour s’allumer progressivement sur une période plus longue le matin pour recréer le lever du soleil, et faire l’inverse le soir pour simuler le coucher du soleil. Les jours sombres, l’éclairage pourra certes rester allumé toute la journée, mais il fonctionnera aux niveaux minimums requis pour veiller à ce que les seuils de lumière soient atteints. Ce type de système permet non seulement d’éviter le gaspillage énergétique lié à l’éclairage, mais il capte également chaque rayon de soleil gratuit dès que cela est possible, fait remarquer M. Roelofsen.
Enfin, le directeur de Canarm AgSystems recommande l’achat d’appareils d’éclairage DEL. « Les DEL peuvent être jusqu’à 80 % plus performantes que bon nombre d’anciens systèmes. Donc même si vous payez un peu plus cher à l’achat, vous pourrez rapidement constater les économies réalisées sur vos factures », dit-il.
Luminothérapie
L’éclairage doit procurer de l’énergie aux animaux, croit Guy Courcelle, directeur général de JPS Électronique et inventeur du système Blue Line. Ces appareils, spécialement développés pour les fermes d’élevage, sont conçus sur des principes de luminothérapie.
« L’animal n’a jamais demandé à être placé dans un bâtiment. L’éclairage doit donc lui procurer l’énergie qu’il retirerait normalement d’une vie à l’extérieur. Le système Blue Line est basé sur les besoins énergétiques de l’animal », soutient M. Courcelle.
Ce système de luminothérapie utilise trois teintes (stimulante, neutre et relaxante) à utiliser selon le stade de développement de l’animal. « Les températures de couleur ont un impact sur l’organisme des animaux et leur gestion permet un meilleur contrôle du stress et de la productivité animale », explique le concepteur.
Le système Blue Line permettrait en outre des économies d’électricité allant jusqu’à 60 %, selon le manufacturier.