Les silos à ensilage jouent un rôle central en agriculture, mais ces espaces clos comportent des risques importants pour les travailleurs, principalement à cause des gaz toxiques générés pendant la fermentation. Le dioxyde de carbone (CO₂), invisible et inodore, et le dioxyde d’azote (NO₂) peuvent provoquer des intoxications graves, voire mortelles. C’est pourquoi la prévention est essentielle pour éviter les accidents.

La première règle de sécurité consiste à éviter d’entrer dans un silo trop tôt après son remplissage. Le délai d’attente peut varier passablement, mais s’avère nécessaire pour permettre la dissipation totale ou partielle des gaz toxiques et permettre à la fermentation de l’ensilage de se dérouler correctement, ce qui améliore sa qualité. Si l’entrée est indispensable, la ventilation du silo devient primordiale et le port d’un APR isolant peut être requis. La durée de ventilation dépend de plusieurs facteurs : hauteur libre à ventiler, obstacle dans le jet d’air, court-circuit, etc. Cette ventilation doit être maintenue durant toute la durée de l’intervention pour assurer un renouvellement constant de l’air.

La qualité de l’air

Cependant, la ventilation seule ne suffit pas. Il est indispensable de mesurer la qualité de l’air à l’aide d’un détecteur de gaz calibré, capable de détecter la présence d’oxygène, de dioxyde de carbone, de monoxyde d’azote et de dioxyde d’azote. Avant toute entrée, il faut vérifier les niveaux de gaz à différents points du silo, notamment à l’entrée et au niveau de la zone de travail. La perte de conscience est un risque et peut survenir à l’ouverture d’une porte. Une atmosphère sans oxygène avec des gaz lourds comme le CO₂ ou les oxydes d’azote peut alors s’écouler par gravité ou par surpression dans le silo. Si une alarme est déclenchée, il faut immédiatement évacuer le silo et poursuivre la ventilation jusqu’à ce que les conditions soient jugées sûres.

En parallèle de ces mesures, la prévention des chutes est également cruciale. Lorsqu’un travailleur monte dans un silo, il doit obligatoirement porter un harnais de sécurité relié à un dispositif antichute conforme aux normes en vigueur. Cette précaution permet d’éviter des accidents potentiellement graves lors des interventions en hauteur.

Pour assurer la sécurité des travailleurs dans les silos à ensilage, il est essentiel que la procédure d’entrée permette de contrôler tous les risques identifiés, ce qui implique plusieurs étapes : respecter un délai d’attente (attention : le délai peut varier passablement) avant d’entrer dans un silo rempli, ventiler adéquatement avant et pendant l’intervention, vérifier la qualité de l’air avec un détecteur calibré et utiliser un harnais de sécurité pour prévenir les chutes. Respecter ces mesures réduit considérablement les risques liés aux silos. Notons en terminant que l’employeur doit avoir son propre plan de sauvetage ainsi que le personnel et les équipements requis sur les lieux de travail pour pouvoir l’appliquer rapidement en cas de situation d’urgence.

Bref, la sécurité des travailleurs dans les silos à ensilage dépend du respect strict des mesures de prévention. Une vigilance constante et l’utilisation des équipements appropriés sont essentielles pour éviter les accidents graves.  

Sources : Lactanet et CNESST