Bâtiment 21 octobre 2024

Outils et additifs : un choix important

Dans le domaine de l’ensilage, l’optimisation de la gestion passe par l’utilisation de divers outils et additifs pour garantir une fermentation de qualité et une conservation optimale. Maxime Leduc, expert en agronomie, explique que plusieurs méthodes sont à notre disposition pour surveiller la qualité de l’ensilage et prévenir les problèmes courants. Voici un aperçu des principaux outils et des méthodes recommandées.

L’une des méthodes les plus simples pour évaluer la qualité de l’ensilage reste l’observation visuelle. « L’observation visuelle est accessible à tous et consiste à examiner la hauteur des plantes et leur stade de développement », explique Maxime Leduc. Bien qu’elle soit utile, cette approche peut s’avérer subjective, particulièrement lorsque les conditions météorologiques sont variables.

Pour une analyse plus précise, la méthode Peak, un modèle mathématique, permet d’estimer la teneur en fibres du fourrage en se basant sur la hauteur des plantes et leur stade de maturité aux champs. Cet outil s’avère particulièrement ­pratique pour les mélanges de graminées et de légumineuses, selon M. Leduc, mais il nécessite des mesures précises sur le terrain.

Autre option : l’agrométéorologie. Cette méthode s’appuie sur des données météorologiques, telles que les degrés-jour, pour anticiper le moment optimal de coupe. Maxime Leduc précise que cet outil est idéal pour suivre l’évolution des prairies, mais qu’il ne prend pas en compte tous les facteurs locaux, ce qui peut parfois limiter son efficacité.

Enfin, l’analyse de fourrage, bien qu’utilisée après la récolte, demeure essentielle pour ajuster les pratiques de gestion.

L’analyse par infrarouge ou chimique du fourrage nous permet de vérifier la qualité du produit récolté et d’ajuster les pratiques si nécessaire.

Maxime Leduc

Choisir les bons produits

Outre les outils de diagnostic, les additifs d’ensilage jouent un rôle clé dans la gestion de la fermentation. Selon Maxime Leduc, il existe plusieurs types d’inoculants à choisir en fonction des besoins spécifiques de chaque exploitation.

Les bactéries homolactiques, par exemple, sont recommandées pour accélérer la production d’acide lactique, réduisant ainsi rapidement le pH de l’ensilage. Cela empêche la prolifération des microbes indésirables et améliore la conservation de la matière sèche. Toutefois, Maxime Leduc prévient que ces bactéries ne sont pas toujours efficaces pour prévenir la détérioration aérobique, qui peut se produire lorsque l’ensilage est exposé à l’air.

Pour des situations où l’exposition à l’air est prolongée, notamment dans de grands silos ou des piles mal compactées, Leduc recommande l’utilisation de Lactobacillus buchneri. « Cet inoculant permet d’améliorer la stabilité aérobique de l’ensilage », précise-t-il. Il est particulièrement utile lors de la manutention d’ensilage dans des conditions chaudes, où la détérioration peut se produire rapidement.

Une approche multifactorielle

Maxime Leduc met en avant l’importance d’une approche combinée. « Aucun outil ou inoculant ne peut, à lui seul, garantir une gestion optimale. Il est essentiel d’utiliser plusieurs méthodes ensemble pour obtenir les meilleurs résultats », conseille-t-il. L’observation visuelle, les modèles mathématiques comme la méthode Peak et les données agrométéorologiques offrent une vision complète qui permet d’ajuster la date de coupe. 

De plus, en termes de diagnostic post-récolte, l’analyse chimique (pH, matière sèche, acides organiques) reste un outil précieux pour comprendre les problèmes de fermentation. Ces analyses permettent non seulement de repérer les problèmes, mais aussi de prendre des mesures correctives pour éviter des pertes de qualité ou des risques pour la santé animale.

La gestion de l’ensilage repose sur l’utilisation judicieuse d’outils de diagnostic et d’additifs adaptés aux spécificités des cultures et des conditions de stockage. Que ce soit l’observation visuelle, les modèles mathématiques ou les analyses chimiques, chaque méthode apporte une information précieuse pour optimiser la qualité du fourrage. Comme le rappelle Maxime Leduc, la combinaison de ces outils permet non seulement d’améliorer les performances des animaux, mais aussi de maximiser les rendements tout en réduisant les pertes.