Volailles 29 octobre 2024

Vitrine sur la production d’œufs


François Lecours et Élène Pépin se sont pleinement investis dans leur ferme et y ont multiplié les projets au cours des dernières années. Mais la construction d’un poulailler vitré est sûrement leur meilleur coup à ce jour, disent-ils.

Et l’installation, qui aurait peu de comparables, attire l’attention. Elle permet à quiconque se rend à la boutique adjacente au poulailler de La ferme du Barbu, à Sainte-Anne-de-Sorel, d’épier les quelque 600 poules de l’endroit dans leur environnement à aire ouverte. 

« Quand on a fait la boutique, on s’est dit que les gens viennent pour les œufs, mais ils ne voient jamais les oiseaux, explique M. Lecours. L’idée de la vitre est venue de là. Elle permet aux clients de voir les poules, le pondoir et les autres équipements. »

Le couple voulait ainsi éliminer « les mythes » voulant que les poules des poulaillers commerciaux soient entassées et n’aient pas de lumière.

On a le même système que les gros poulaillers. Ça nous permet ­d’éduquer les gens au passage.

François Lecours

Et les clients en redemandent, semble-t-il. Certains ont fait de leur visite à la boutique (et aux poules) une sortie ­hebdomadaire incontournable. 

Autre avantage, souligne François Lecours : la vitre permet de zieuter l’intérieur du poulailler, tout en respectant les normes de biosécurité. Il est même arrivé que les fournisseurs ­d’équipements de la ferme y amènent des clients potentiels afin de leur montrer leurs produits en action.  

« C’est une bonne idée qui permet de démontrer nos bonnes pratiques à nos consommateurs tout en protégeant les pondeuses des maladies », estime le président de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec (FPOQ), Sylvain Lapierre.

Élène Pépin et François Lecours, de La ferme du Barbu, ne regrettent pas d’avoir aménagé un poulailler vitré.

Demande en hausse

La ferme du Barbu s’est lancée dans la production d’œufs il y a quelques années avec 99 poules pondeuses. La demande étant forte, elle a participé au Programme d’aide au démarrage de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec. Elle a ainsi obtenu un quota de 500 poules en 2021. 

C’est à ce moment qu’a été construit le poulailler, dont la capacité d’accueil est de 1 200 poules. Lentement, mais sûrement, le couple vise à augmenter son quota. 

« On produit environ 200 000 œufs par année. Et on en manque encore », lance l’ex-soudeur devenu producteur d’œufs. 

Les quatre enfants de la famille donnent un coup de main.

Logistique

La ferme du Barbu a connu une croissance accélérée depuis trois ans. En plus des œufs, des légumes (dont de l’ail) et des citrouilles y sont produits. L’endroit accueille quelque 5 000 personnes en autocueillette chaque automne, précise François Lecours. Le couple a aussi fait l’acquisition d’une boucherie.

La ferme a par ailleurs remporté l’an dernier un concours organisé par les Éleveurs de volailles du Québec (EVQ). Cela lui permet de produire 2 000 poulets par année pendant cinq ans. Là encore, une vitre permettra de jeter un œil à ­l’intérieur du bâtiment.

François Lecours croit que cette vitrine offerte sur la production est en quelque sorte devenue la « marque de commerce » de la ferme. « Ça demande un peu plus de logistique, un entretien plus minutieux, dit-il. Il faut toujours que ça soit spick and span. Mais on ne le regrette vraiment pas. »