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Serait-il possible de prolonger le cycle de ponte d’une poule? C’est l’objectif poursuivi par une chercheuse de l’Université Laval.
Comme on le sait, les poules pondent en moyenne 350 œufs pendant leur cycle de 52 semaines. Marie-Pierre Létourneau-Montminy, du Département des sciences animales de l’Université Laval, voudrait porter cette production à 500 œufs sur un cycle de 70 semaines.
La clé, selon la chercheuse, passe par une santé exemplaire et une alimentation soignée de la poule. Pour y parvenir, les chercheurs doivent comprendre avec précision ses besoins en calcium et en phosphore aux différentes étapes de son cycle de vie.
Ces deux minéraux sont en effet essentiels à la poule pondeuse non seulement pour produire des coquilles de qualité, mais aussi pour maintenir la solidité de ses os. Leur source s’épuise au fil du temps et, par conséquent, une poule vieillissante risque de voir ses os affaiblis à la fin d’un cycle de ponte de 70 semaines.
C’est pour cette raison que Mme Létourneau-Montminy, avec ses deux équipes multidisciplinaires, travaille à prédire les besoins nutritionnels quotidiens des poules pondeuses en calcium et en phosphore.
« Nous avons un projet de modélisation qui, pour la première fois, rassemble toutes les données publiées disponibles pour nous permettre de mieux comprendre le devenir du calcium et du phosphore dans le tractus gastro-intestinal puis au niveau métabolique. Et simultanément, nous sommes en mesure de tester les prédictions du modèle dans un essai de recherche de 100 semaines », a-t-elle expliqué, dans une entrevue accordée à la publication Canadian Poultry.
Un entretien avec la chercheuse n’a pas été possible en raison de la grève générale des professeurs de l’Université Laval, déclenchée le 13 mars dernier.
La taille compte
Les équipes de Marie-Pierre Létourneau-Montminy ont déjà établi un lien entre la taille des particules de calcaire (une source de calcium) et la phytase (une enzyme qui fabrique du phosphore à partir des plantes) chez les poules pondeuses.
« Nous avons confirmé que les grosses particules de calcaire interagissent moins avec la phytase, et que la taille des particules fines réduira l’efficacité des enzymes, a expliqué la chercheuse. Les particules de calcaire plus grosses restent plus longtemps dans le gésier et, comme les coquilles d’œufs se forment la nuit lorsque la poule mange moins, elles constituent une source de calcium disponible. Cela est particulièrement important lorsqu’une poule vieillit et utilise moins efficacement le calcium. »
À partir de là, les chercheurs ont pu mieux prédire l’absorption du phosphore et du calcium et prévoir les besoins nutritionnels quotidiens – même l’heure optimale de la journée – tout au long du cycle de vie d’une poule.
Forts de ces données, les chercheurs ont commencé à élever des poules pondeuses pendant un cycle de ponte de 70 semaines avec deux niveaux de phosphore alimentaire différents. Ils espèrent ainsi mieux comprendre l’évolution des os et calculer avec précision la quantité de calcium qui se transfère aux œufs à mesure que les poules vieillissent.
Le projet de modélisation et l’essai de recherche seront terminés d’ici le début de 2023.