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Pour les ruminants et les porcs, l’enjeu de l’abattage n’est pas le même que pour la volaille, puisque la région du Bas-Saint-Laurent est déjà desservie par l’ancien abattoir Luceville, aujourd’hui rebaptisé Groupe Adel par les nouveaux propriétaires qui l’ont acquis en 2021. Or, là encore, l’abattoir fait face à un défi de rentabilité, indique sa directrice, Manon Cambefort. « L’abattage à forfait ne suffit pas pour rentabiliser l’entreprise, car on ne peut rouler que trois à quatre jours par semaine », explique-t-elle.
Depuis un an, ils ont donc lancé leur propre marque de viandes, les Viandes de l’Est, afin de diversifier leurs activités et régulariser les activités d’abattage. Leur marque, qui compte de la viande de bœuf, de veau, d’agneau et de porc élevés dans le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, mise sur les spécificités du terroir pour offrir des produits qui se distinguent des autres viandes sur les tablettes, raconte Mme Cambefort.
Les animaux proviennent « soit des surplus que les producteurs ne peuvent commercialiser ou des animaux de réforme », donne-t-elle en exemple. L’objectif à plus long terme serait de pouvoir commercialiser cette marque à plus grand volume, ce qui requerrait un approvisionnement plus grand et plus stable de la part des producteurs partenaires. « Pour l’instant, on est limités par la certification provinciale de l’abattoir, mais notre objectif est d’obtenir une certification fédérale pour nous ouvrir plus de portes », précise-t-elle.
De son côté, Yan Gosselin, de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, mentionne que ce projet est aussi un couteau à double tranchant pour les producteurs de la région, puisque cette nouvelle marque entre en concurrence avec la mise en marché de leur propre produit. Or, explique-t-il, les producteurs comprennent qu’ils ont besoin de cet abattoir, et qu’ils doivent donc soutenir le projet pour assurer l’avenir de ce service de proximité.