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Au début juin, un poulailler de Notre-Dame-de-Stanbridge, en Estrie, a été rasé par les flammes en quelques heures. Aucun oiseau n’a péri, puisque le feu est survenu juste avant l’entrée de nouveaux poussins dans le bâtiment. En 2024 seulement, plusieurs incendies de poulaillers sont survenus dans des circonstances similaires, soit juste avant ou peu après l’entrée des poussins.
Il s’agit d’un moment où les risques d’incendie sont plus élevés, rapporte Guy Naud, directeur technique en prévention pour le Groupe Estrie-Richelieu, une mutuelle d’assurance agricole. Car c’est à ce moment que l’éleveur doit chauffer le bâtiment pour accueillir les poussins, alors que de la ripe fraîche et sèche vient d’être déposée au sol.
Les risques diminuent environ une semaine après l’entrée des poussins, car les déjections humidifient progressivement la ripe. Ces risques sont également plus élevés en hiver, puisque le bâtiment doit être chauffé sur une plus longue période.
Bien que ce type d’incendie soit fréquent, M. Naud se rappelle que la situation a déjà été bien pire. « Dans les années 1970, raconte-t-il, c’était tellement fréquent [les incendies] qu’on s’est mis à inspecter tous les poulaillers avec un explosimètre, pour détecter les fuites de gaz sur toute la ligne de propane. On faisait des tournées une fois par année dans chaque ferme. Depuis environ 1985, l’équipement et les systèmes de ventilation se sont beaucoup améliorés, tellement qu’on n’a plus besoin de le faire. »
Il spécifie néanmoins que « ça reste toujours un problème, en raison de la flamme de 24-26 couveuses par poulailler qui est très près de la ripe ».
Vers des poulaillers zéro risque
Selon Suzelle Barrington, consultante à la firme de génie-conseil Consumaj, ce risque d’incendie restera présent dans les poulaillers, à moins que le système de chauffage soit complètement repensé.
Certaines compagnies européennes offrent d’ailleurs, depuis quelques années, des systèmes d’échangeur de chaleur complètement différents, qui permettent de réduire le risque d’incendie à presque zéro, mentionne la consultante. Consumaj a d’ailleurs participé à l’installation de l’un de ces systèmes en 2020, dans un vaste bâtiment de poules pondeuses de l’entreprise Lebco, à Saint-Hyacinthe.
L’échangeur d’air est installé dans une partie externe, qui fait environ 14 mètres de longueur. L’air froid de l’extérieur y circule pour être réchauffé et est ensuite propulsé dans un tube perforé qui redistribue l’air chaud (ou l’air froid en été) d’un bout à l’autre du bâtiment.
Ces systèmes pourraient bien devenir la norme dans les prochaines années, selon la consultante, mais ils sont encore peu présents au Québec parce qu’ils sont très coûteux. Ils permettent, en revanche, de grandes économies du point de vue de la consommation énergétique, en plus de favoriser une plus grande productivité des troupeaux, précise Mme Barrington.
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