Volailles 29 octobre 2024

Main-d’œuvre : encore un enjeu pour les transformateurs


La hausse du taux de chômage au Québec, accompagnée d’une baisse du nombre de postes vacants dans la dernière année, est signe que la pénurie de main-d’œuvre qui a touché plusieurs secteurs d’activités s’amoindrit. Or, ce n’est pas le cas du côté de la transformation de viande, qui reste un des secteurs les moins aimés des travailleurs, indique Yvan Brodeur, vice-président de l’approvisionnement et de la production chez Olymel.

« Il y a quelques années, on a fait un sondage auprès des cols bleus en leur donnant le choix de différents emplois, et [le poste] travailleur d’abattoir arrivait en dernier, indépendamment du salaire », a-t-il rapporté dans le cadre d’une évaluation périodique du secteur de la volaille, le 12 septembre, devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.

Le représentant d’Olymel a également mentionné la grande vulnérabilité des transformateurs face aux décisions gouvernementales quant aux pourcentages d’embauche permis dans le cadre du volet « bas salaire » du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Rappelons que le secteur avait été exempté temporairement de la récente décision d’abaisser ce seuil d’embauche de 30 à 20 %. Si une décision venait changer ces règles du jour au lendemain, il estime que le milieu peinerait à recruter toute la main-d’œuvre dont il a besoin dans un bassin local, surtout dans des régions comme Québec et Chaudière-Appalaches, où le taux de chômage demeure très bas, a-t-il donné en exemple. « Donc, ça reste un enjeu important, majeur, mais moins que par le passé, parce que la situation est sous contrôle », a-t-il nuancé par la suite.

Selon lui, l’automatisation des chaînes d’abattage et de transformation n’est pas une solution miracle pour pallier ce manque de travailleurs, puisqu’une part des opérations doivent continuer à être réalisées par des humains et que la réparation de ces équipements spécialisés requiert aussi de la main-d’œuvre.

Baisse de 30 % des postes vacants en un an

Le nombre de postes vacants au Québec est passé de 202 035 au 2e trimestre de 2023 à 139 405 au 2e trimestre de 2024, soit une baisse d’environ 30 %, selon des données rapportées par l’Institut de la statistique du Québec.