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Malgré la pression des transformateurs afin que le Québec adopte le système modulaire pour l’attrapage des poulets en vigueur de l’Ontario jusqu’en Colombie-Britannique, le président des Éleveurs de volailles du Québec (EVQ) n’entend pas prioriser ce dossier dans un proche avenir sans pour autant fermer la porte… des poulaillers.
Dans les Maritimes et au Québec, les bâtiments sont historiquement construits sur deux ou trois étages, alors qu’ailleurs au Canada, le modèle des poulaillers à un plancher est désormais la norme avec la mise en place d’un système modulaire qui facilite l’attrapage des volailles.
« Les poulaillers sur deux ou trois étages, c’est dans notre ADN, plaide Benoît Fontaine, président des EVQ depuis avril dernier. Construire sur un étage, ça coûterait tout d’abord plus cher parce que la valeur des terres agricoles est beaucoup plus élevée au Québec que dans l’Ouest. Un poulailler de 75 000 poulets sur un étage, ça mesure 1 200 pieds de long. En Beauce, ça serait impossible à construire parce que les terrains sont vallonneux. »
Un compromis possible
Au Québec, qui compte près de 2 000 bâtiments, près du tiers des poulaillers sont construits sur trois étages. S’exprimant à titre de producteur de poulets et non à titre de président, Benoît Fontaine estime qu’on arrivera à un compromis sur la question sans pour autant avoir à reconstruire le parc immobilier.
Celui qui a été président des Producteurs de poulet du Canada durant six ans rappelle que lorsque notre voisin ontarien a fait la transition vers le système modulaire, les producteurs ont eu droit à une aide gouvernementale sur une durée de cinq ans. « Là-bas, les troisièmes étages ont été condamnés. Ça serait impensable de faire ça au Québec, mais si on solidifie la structure, il y aurait moyen de les adapter. »
Le président des EVQ ne met pas en doute l’avantage du système modulaire, mais la transition demandera une coordination de toute la filière. « Il y a un parc immobilier à modifier, mais après ça, tu as toutes les remorques, la réception des usines. Il y en a, du stock à faire. »
Ancien professeur d’histoire au secondaire, Benoît Fontaine fait remarquer que le Québec sera peut-être la dernière province à adopter le système modulaire au Canada, mais il ne faudra pas le prendre autant pour un échec. « Le bon côté, c’est que ça va nous permettre d’apprendre des erreurs et des bons coups de nos compatriotes pour en arriver à un système presque parfait », conclut-il.