Volailles 8 novembre 2024

Des critiques « qui ne datent pas d’hier »

Selon le président des Éleveurs de volailles du Québec, Benoît Fontaine, les critiques des transformateurs qui estiment que les allocations de production de dindon sont trop élevées par rapport à la demande du marché ne datent pas d’hier. « C’est leur rhétorique, autant dans le poulet que dans le dindon. Mais on comprend la logique, car si tu restreins l’offre de produits, le prix va monter, ce qui améliore leur marge [de profit] », illustre-t-il.

Benoît Fontaine

Il souligne, par ailleurs, que les allocations sont établies par le Comité consultatif sur le marché du dindon, qui est un comité indépendant des Éleveurs de dindons du Canada. Les suggestions de ce comité doivent être approuvées par le Conseil des produits agricoles du Canada, « qui est l’équivalent du bras droit du ministre de l’Agriculture à Ottawa », fait-il remarquer. Selon lui, ce système fonctionne encore très bien et permet de faire de bonnes projections de l’offre et de la demande pour cette viande, dans la limite de ce que les données disponibles permettent de prévoir pour l’année suivante. 

Ces données proviennent notamment « des fermes, des transformateurs primaires et secondaires, des marchés des protéines concurrentes et des marchés des intrants agricoles », précisent les Éleveurs de dindons du Canada. Ceux-ci spécifient que le Comité consultatif sur le marché du dindon doit également tenir compte des risques encourus par le secteur, par exemple la détection de l’influenza aviaire hautement pathogène, qui, au cours des deux dernières années, a entraîné d’importantes interruptions de l’approvisionnement.

Trop tôt pour anticiper une autre baisse de production

Il est encore trop tôt pour dire si la décroissance qui affecte le secteur de production du dindon depuis quelques années se poursuivra en 2025-2026, soulignent les Éleveurs de dindons du Canada. Ceux-ci mentionnent toutefois que les chiffres à venir sur les ventes à l’Action de grâce permettront d’avoir un meilleur aperçu de ce qui s’en vient. « Pour la période actuelle, de mai 2024 à avril 2025, l’allocation commerciale était de 132,75 millions de kg (Mkg), soit une réduction de 8,75 Mkg (6,2 %) par rapport à l’allocation de la période précédente », précise l’organisation nationale dans un échange de courriels avec La Terre.  Dans son nouveau plan stratégique, le regroupement canadien souligne avoir consacré un volet spécifique au développement de nouveaux marchés, en plus de préparer en parallèle une campagne marketing conjointe avec les Transformateurs de volailles et d’œufs du Canada pour stimuler les ventes de cette viande.