Volailles 3 juillet 2024

Connaissez-vous vos chiffres?

Les coûts d’exploitation représentent un dossier d’actualité pour une industrie gérée par la demande des consommateurs et l’offre des transformateurs, qui payent les producteurs sur la base de leur coût de production. Notons que le prix moyen payé aux producteurs pour la période d’allocation A189 était fixé à 1,984 $/kg.

Il faut comprendre qu’au Québec, le prix du poulet payé aux éleveurs est établi en fonction de la catégorie de référence, soit les oiseaux dont le poids varie entre 2,15 kg et 2,45 kg. La valeur se base sur le prix minimum ontarien à la ferme (le Farm-Gate Minimum Live Price) calculé par les Chicken Farmers of Ontario (CFO). À chaque période de production, les CFO mettent à jour le coût des poussins, des aliments et les autres coûts. Le prix du poulet au Québec est ajusté selon le prix publié par les CFO, que l’on bonifie de 0,02 $/kg pour en déduire ensuite le coût du chargement modulaire qui est propre à l’Ontario seulement. Ce prix doit permettre de couvrir l’ensemble des coûts de production.

Trois éléments clés

Pour établir cette précieuse valeur de base, le calcul tient compte de trois facteurs déterminants, soit : le coût de la moulée, le coût du poussin et la marge du producteur. Le coût de la moulée est déterminé par le coût par tonne et le ratio de conversion alimentaire. Le ratio de conversion alimentaire se fonde quant à lui sur la déclaration obligatoire des producteurs. Le même procédé s’applique au calcul du coût du poussin, dont le prix individuel par tête est communiqué par l’industrie. Le ratio de poussins est établi en fonction des placements déclarés par les producteurs ontariens. 

La marge du producteur : ce qui entre dans vos coûts

Une multitude d’éléments composent la marge du producteur, qui est indexée annuellement en fonction des autres coûts. Bien que ces frais varient selon l’exploitation, certains restent communs à tous. « On parle ici des frais fixes, des dépenses d’énergie, de l’entretien, des assurances, des taxes et des fournitures, et aussi des services contractuels et des honoraires professionnels, des intérêts sur marge de crédit, et évidemment des salaires et de la main-d’œuvre », cite Stéphane Grondines, consultant spécialisé en gestion avicole. 

« Tous les producteurs ne sont pas dans la même situation, pour différentes raisons. Il peut s’agir d’entreprises qui existent depuis plusieurs générations, ou qui sont en démarrage. Le ratio d’endettement ne sera pas le même », explique le conseiller, qui compile 30 millions de kilos par année. « On va se demander : y a-t-il des revenus qu’on peut maximiser? Des dépenses qu’on peut majorer? On va aussi s’assurer que la couverture d’assurance est adéquate », précise l’agronome, qui situe la moyenne du coût des aliments et de poussins autour de 70 % des dépenses totales. 

M. Grondines insiste toutefois : l’exercice s’applique au cas par cas. « Chaque producteur doit faire le constat de ses coûts de production, et prévoir un plan à moyen et long terme », recommande-t-il.  


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