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Nouvelle équipe, nouveaux troupeaux. L’entreprise Canards du Lac Brome, en Estrie, a repris ses activités à près de 100 % après l’hécatombe du printemps 2022, où une souche virulente de la grippe aviaire a emporté les canards de tous ses sites d’élevage, y compris les cannes du site de reproduction.
« C’est pas simple de tout recommencer, mais j’y crois, à ce business-là », confie Mario Côté, propriétaire de l’entreprise. Cette relance après l’arrêt complet des activités a toutefois été tout un défi, souligne-t-il, notamment pour recruter et former près de 200 nouveaux employés, « parce que plusieurs sont partis après cette fermeture forcée », spécifie-t-il.
Au total, cette mésaventure a coûté près de 10 M$ à l’entreprise, estime l’homme d’affaires. L’heure est maintenant au bilan et aux demandes d’aide dans divers programmes déjà existants. « On n’a rien reçu à date, mais on nous a dit qu’on ne nous laisserait pas tomber. Parfois, c’est compliqué, parce que l’industrie du canard, c’est une production qui n’existe presque pas ici, donc il n’y a pas beaucoup d’aide », déplore-t-il.
L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) spécifie de son côté que tous les lieux infectés du Québec ont déjà reçu ou sont en train de recevoir une indemnisation pour la valeur des oiseaux qui ont dû être éliminés par les équipes intervention d’urgence. Elle souligne toutefois que l’indemnisation accordée ne compense pas la perte de revenus futurs, le nettoyage et la désinfection, les coûts de réparation de l’équipement ou les dommages. Des pertes pour lesquelles les producteurs peuvent obtenir une aide financière dans le cadre d’autres programmes fédéraux ou provinciaux, souligne l’ACIA.
Un autre défi de l’entreprise pour retrouver sa vitesse de croisière est de renflouer les inventaires, afin notamment de pouvoir approvisionner de gros clients comme Costco. « La demande pour la viande de canard est toujours là, se réjouit M. Côté. Elle n’a même jamais été aussi forte, parce que plusieurs élevages de canards ont été touchés par la grippe aviaire et que l’offre a conséquemment diminué. »
Une biosécurité « encore plus élevée »
Après une telle expérience, l’entreprise n’élèvera plus ses canards comme avant. La biosécurité a été rehaussée d’un cran, et même deux. « À titre d’exemple, on a fait installer plusieurs douches dans une de nos fermes. Nos employés sont bien propres », lance M. Côté à la blague. Ce dernier, qui possède également de nombreux élevages porcins au Québec, dit s’être inspiré de ce qui se fait du côté des maternités porcines pour renforcer la biosécurité du côté de ses sites d’élevage de canards.
Son entreprise se positionne actuellement parmi les leaders de l’industrie au Canada, suivie de peu par un second gros joueur en Ontario, dont quelques sites d’élevage ont aussi été touchés par la grippe aviaire, souligne M. Côté. Au Québec, la plus grande concentration des élevages de canards de la province se situe en Montérégie, selon le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. C’est dans ce secteur, en Montérégie Ouest plus précisément, que plusieurs sites d’élevage de canards appartenant à deux entreprises ont été frappés par la grippe aviaire en février dernier.