Une étude du cégep de Sherbrooke, dévoilée le 18 avril, démontre que l’installation de deux écrans thermiques noirs superposés dans les serres Toundra réduira efficacement la pollution lumineuse qui émane de ses installations. Dans la foulée de la publication des résultats, le président-
directeur général de l’entreprise du Lac-Saint-Jean, Éric Dubé, s’est engagé à installer des écrans thermiques doubles dans les futures serres de l’entreprise. 

Grâce à sept appareils positionnés à différentes distances des serres, le chercheur Martin Aubé a mesuré, durant une dizaine de jours en septembre dernier, le niveau de pollution lumineuse des serres Toundra et l’efficacité des écrans actuellement en place. Lorsque tous les écrans sont ouverts, à 8 km de distance, les serres contribuent à 82 % de la radiance totale du ciel, alors qu’elle diminue à 26 % lorsque les écrans thermiques actuels sont fermés. « On en arrive à une efficacité quand même assez élevée, mais pas suffisante selon nous. C’est là qu’on a proposé une double épaisseur », dit-il. La lumière artificielle s’échappe des petits espaces entre les écrans, ce que la superposition de deux écrans noirs permettra d’endiguer.

Plus aucun impact lumineux

La pollution lumineuse qui émane des trois phases du complexe de serres de 28 hectares fait des mécontents dans la région depuis un an. Or, en novembre, Éric Dubé a annoncé l’expansion de 60 hectares du parc de serres d’ici 2030. L’investissement de 525 M$ permettra la construction de sept nouvelles phases. « Dans les phases futures, on va mettre deux écrans noirs et un écran blanc [pour donner de l’ombre aux plants l’été], ce qui va faire en sorte qu’il n’y aura plus aucun impact lumineux, soutient Éric Dubé. Ça nous tenait vraiment à cœur de régler ce problème une fois pour toutes. » Aucun halo ne sera perceptible à l’œil nu, se réjouit ce dernier.

Des mesures d’atténuation seront aussi instaurées dans les serres existantes. Le complexe de la phase 3 a été la proie des flammes en novembre dernier et les travaux, débutant la semaine du 24 avril, visent notamment à réinstaller d’ici l’automne prochain des écrans occultant simples, actuellement absents.

Les écrans de la phase 2 seront entièrement changés à la fin de leur durée de vie utile, soit dans cinq ans, mais seront remplacés par des écrans noirs simples.

En revanche, la technologie ne pourra s’adapter aux serres de la phase 1. « On essaye de nouveaux légumes qui auraient besoin de beaucoup moins de lumière pour pousser », indique-t-il.