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NAPIERVILLE – Les changements climatiques, le manque de soleil en hiver ou encore le manque de main-d’œuvre ne font plus peur à Sylvain et Solange Coallier, propriétaires de la ferme hydroponique G.S.P.M, à Napierville, en Montérégie. Les producteurs ont converti en 2021 un bâtiment qu’ils utilisaient pour la distribution de légumes en une ferme verticale hydroponique de dix étages, entièrement automatisée.
Ce concept unique au Québec, selon M. Coallier, intègre également plusieurs autres « technologies propres », dont des panneaux solaires qui ont remplacé l’huile comme source d’énergie et un système de collecte d’eau de pluie. Ces particularités ont permis à l’entreprise d’obtenir une subvention de 850 000 $ du gouvernement fédéral dans le cadre du Programme des technologies propres en agriculture. La ministre de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, était de passage à la Ferme G.S.P.M., le 24 février, pour en faire l’annonce.
Quatre autres entreprises
Mme Bibeau a aussi dévoilé le nom de quatre autres entreprises québécoises sélectionnées pour recevoir une subvention fédérale dans le cadre de ce programme.
L’entreprise Entosystem, de Drummondville, a obtenu 2 M$ pour l’achat et l’installation d’équipement écoénergétique afin d’accroître l’efficacité de son système de production d’engrais et d’aliments pour animaux à base d’insectes. La Ferme Belveau, de Saint-Henri, dans Chaudière-Appalaches, a quant à elle obtenu près de 200 000 $ pour le remplacement d’un évaporateur à huile par un évaporateur à bois à rendement élevé pour la production de sirop d’érable. La Ferme Delorme, de Sainte-Brigide-d’Iberville, en Montérégie, a de son côté reçu une subvention de 377 000 $ pour installer un nouveau séchoir à grain, alors que la Ferme Macna, de Saint-François-du-Lac, dans le Centre-du-Québec, s’est vue octroyé un peu plus de 100 000 $ pour l’installation d’un système de ventilation écoénergétique et d’un système d’éclairage à DEL dans son étable laitière.
Ces nouveaux investissements portent à 18 le nombre de projets appuyés au Québec par ce programme fédéral, a spécifié la ministre pendant son allocution.
Le président de l’Union des producteurs agricoles du Québec, Martin Caron, a souligné l’importance de ce soutien fédéral pour aider les fermes québécoises à répondre aux attentes sociétales, de plus en plus élevées par rapport aux enjeux environnementaux.
Un regard tourné vers l’avenir
Du côté de la ferme hydroponique G.S.P.M., le regard est tourné vers l’avenir, puisque les propriétaires Sylvain et Solange Coallier, qui travaillent avec leurs quatre enfants, Guillaume, Sébastien, Patrick et Mélissa, voient un grand potentiel de développement pour leur entreprise, qui compte actuellement 3 350 m3 de culture sur dix étages. Y sont cultivés du persil et du bok choy ainsi que différentes variétés de basilic et de laitues. « On peut produire douze mois par année, à l’abri des maladies et dans un environnement contrôlé. Aussi, tout pousse dans l’eau, donc il n’y a pas de terre, ni pesticides », détaille Patrick Coallier, qui est responsable de la salubrité des aliments dans l’entreprise.
Cette dernière, encore en démarrage, tourne actuellement à 60 % de sa capacité et pourra augmenter la cadence dès que les ententes avec les grossistes et les chaînes d’alimentation seront conclues », spécifie Sylvain Coallier, qui assure être en mesure de vendre ses produits à prix très compétitifs.
La capacité de production de l’entreprise est d’environ 12 récoltes par année, pour un total de 100 000 plans annuellement. Le plus grand poste de dépense de leur culture est l’énergie électrique nécessaire pour l’éclairage.
Sylvain Coallier, qui rêvait depuis plusieurs années de ce projet, a passé environ deux ans à faire des recherches et des tests pour trouver la bonne technologie. Il a finalement opté pour un concept développé aux États-Unis et fabriqué en Chine, duquel il est d’ailleurs devenu le fournisseur officiel pour le Canada. « L’avantage, c’est que n’importe qui qui a une bâtisse vide pourrait utiliser cette technologie pour faire pousser des légumes, car ça permet d’utiliser peu d’espace en ayant plusieurs étages. Le problème de la pollution lumineuse causée par les serres n’est également pas un enjeu avec ce type de projet, où la culture se fait à l’intérieur d’une bâtisse », ajoute-t-il.