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Les Éleveurs de porcs du Québec proposent une série de solutions pour fournir à l’ensemble des petites et moyennes entreprises porcines de la province, indépendantes ou à forfait, une aide financière d’urgence pour traverser la crise ainsi qu’un soutien à moyen terme pour se préparer à une relance éventuelle de la production.
Ces solutions figurent dans leur projet de stratégie intégrée de soutien et d’accompagnement des entreprises porcines, aussi appelée stratégie de soutien 360°, dont les grandes lignes ont été présentées aux éleveurs de porcs lors d’une rencontre d’information en ligne, le 20 février. « C’est une stratégie qu’on dit intégrée, car on veut appuyer l’entreprise dans son ensemble et l’appuyer où elle en a besoin », a précisé Renaud Sanscartier, directeur des affaires économiques aux Éleveurs de porcs.
En trois phases
Ce plan prévoit une intervention en trois temps : en offrant d’abord une aide d’urgence aux entreprises fragilisées par la crise actuelle, et ce, par l’intermédiaire de programmes existants et à venir, comme le programme provincial de garanties de prêts pour le fonds de roulement, qui peut atteindre un maximum de 200 000 $, selon le chiffre d’affaires des entreprises; en offrant ensuite un soutien financier rehaussé pour aider les entreprises à réaliser un diagnostic financier et un plan d’action auprès d’experts-conseils pour se réadapter au nouveau contexte de production; puis enfin en donnant accès à davantage de financement pour la modernisation des bâtiments d’élevages par rapport aux normes sanitaires et de bien-être animal afin de pouvoir être compétitif pour une relance de la production.
Les entreprises qui respectent toutes les étapes de ce processus, c’est-à-dire la réalisation d’un diagnostic et d’un plan d’action et de modernisation des bâtiments, seraient ensuite admissibles à un remboursement de 75 % du prêt obtenu dans le cadre du programme provincial de garanties de prêts pour le fonds de roulement.
Une enveloppe de 70 M$ nécessaire
Ce plan stratégique, encore à l’étape de projet, devra toutefois obtenir l’appui du ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, avant d’être mis en place, puisqu’il nécessite une enveloppe de 70 M$, spécifie Louis-Philippe Roy, président des Éleveurs de porcs du Québec, en entrevue avec La Terre.
Or, si le programme de retrait temporaire était financé au tiers par les éleveurs de porcs, par un prélèvement temporaire réparti sur cinq ans, les Éleveurs espèrent que cette nouvelle stratégie pourra être entièrement financée par le provincial. « Le ministre Lamontagne nous avait promis qu’il serait là pour nous soutenir si on avait un plan. Eh bien, ce plan va lui donner un outil pour pouvoir obtenir les fonds nécessaires pour nous aider », souligne M. Roy.
L’organisation a d’ailleurs travaillé sur cette stratégie en consultant le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et prévoit lui soumettre officiellement le projet au début du mois de mars.
Les éleveurs invités à être plus disciplinés
Face au problème de porcs en attente dans les élevages qui n’est toujours pas résorbé depuis la période des Fêtes, les Éleveurs de porcs du Québec ont invité les producteurs à être plus disciplinés dans leur déclaration de porcs prêts à être livrés à l’abattoir. « Nos chiffres disent qu’il y aurait 70 000 porcs en attente, mais on sait que c’est plus que ça, parce que des éleveurs ou même des réseaux ne déclarent pas les bons chiffres ou le font en retard », a signalé Louis-Philippe Roy, président des Éleveurs de porcs, dans une rencontre virtuelle avec les éleveurs, le
20 février. Des données recueillies auprès des abattoirs montrent d’ailleurs que le nombre de porcs déclarés diffère constamment du nombre de porcs réellement livrés de semaine en semaine, ce qui complexifie la planification des activités. « On prévoit les volumes d’abattage en fonction de ce qui est déclaré, mais on se retrouve parfois avec 1 000 porcs de plus », a déploré Francis Arsenault, directeur des opérations aux Éleveurs de porcs. L’organisation a d’ailleurs annoncé qu’elle ferait un suivi plus serré auprès des éleveurs délinquants afin de pouvoir éventuellement mieux planifier les abattages. Il s’agit là d’une condition essentielle pour éviter les porcs en attente ou le manque de porcs sur les crochets, deux situations qui se sont produites récemment, a rappelé M. Arsenault.