Porcs 20 avril 2023

Les intégrateurs pourraient aussi diminuer leurs conditions

Martin Boutin n’en démord pas : la fermeture de l’abattoir d’Olymel sera un coup dur et permanent pour l’industrie du porc.

« On s’entend, le porc, c’est cyclique. Ce n’est pas le temps de se débarrasser de nos actifs, car quand la situation ira mieux, nous ne les aurons plus. L’abattoir, si on le ferme, nous ne le reverrons pas. En construire un neuf sera hors de prix. Et les fermes qui auront été coupées seront coupées pour toujours, elles ne reviendront plus », déplore-t-il. Après 25 ans comme producteur indépendant, il a pris la décision difficile, l’automne dernier, de travailler dorénavant pour un intégrateur. En raison de la situation actuelle, il considère que les prochains temps seront moins difficiles en travaillant à forfait. Il ne se croit pas à l’abri pour autant. « [Les intégrateurs] ne prennent plus de nouveaux producteurs. Il y a une possibilité qu’ils baissent leur production. Ils vont abandonner les moins bons. Ils pourraient aussi revoir leur contrat de forfait et donner moins par porc. On devra livrer les meilleures performances pour être les derniers coupés. Ce sera des mois très difficiles, on reste très inquiets. »

Reportage : Martin Ménard / Montage : Jérôme Vaillancourt