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Alors que les éleveurs de porcs n’ont pas encore repris leur souffle à la suite de la crise que leur secteur de production traverse, le Conseil canadien du porc (CCP) amorce, cette année, avec le Conseil national pour les soins des animaux d’élevage, la mise à jour du code de pratiques pour le soin et la manutention des porcs. Cet exercice se répète tous les dix ans et s’accompagne généralement d’un rehaussement des exigences, ce qui est aussi synonyme de nouveaux investissements.
« Juste pour vous rassurer, on a monté un comité là-dessus. Je vais être là pour vous représenter, et la mission qu’on s’est donnée, c’est de faire les plus petits changements mineurs qu’on peut », a révélé Yvan Fréchette, représentant du Québec au CCP, lors de la dernière assemblée générale annuelle des Éleveurs de porcs du Québec, au début du mois de juin. « On se doute bien que les groupes de défense des droits des animaux vont arriver avec des listes longues comme mon bras, avec des affaires qui vont nous sortir de la production, mais l’idée, c’est de contrecarrer ça. Et on veut vous tenir au courant tout au long du processus, mais ce n’est pas une négociation qui va se faire en quatre mois; ça va prendre au moins une année, et peut-être plus », a-t-il poursuivi.
En entrevue avec La Terre, le 3 juillet, Raphaël Bertinotti, directeur Santé, qualité, recherche et développement aux Éleveurs de porcs du Québec, a tenu à rappeler que la mise à jour du code de pratique n’a pas pour objectif de mettre en péril la santé des entreprises.
Une seule exigence du code de 2014 pas complètement implantée
Les exigences du code 2014-2024, comme l’analgésie des porcs pendant la castration, les mesures d’enrichissement ou l’espace dans les logements, sont déjà toutes implantées dans les élevages du Québec, a signalé M. Bertinotti. Seule l’exigence qui demande de convertir les logements pour garder les truies en groupe est toujours en progression, avec environ 60 % du parc répondant à ce critère jusqu’ici.
Le CCP avait d’ailleurs obtenu, lors de l’examen du code de pratiques, en 2019, une extension jusqu’en 2029 pour cette mesure précise. « Franchement, à mon avis, pour des transitions qui exigent de casser les bâtiments, dix ans, ce n’est pas un délai énorme, parce qu’on ne construit pas des bâtiments pour dix ans. Cette expérience nous a montré qu’il faut donner un intervalle de temps plus grand pour ce type de changement », a-t-il fait remarquer.
Ce dernier n’a pas souhaité s’avancer sur les changements qui pourraient être suggérés dans la mise à jour 2025-2035 du code, mais il a souligné les avenues prometteuses qu’ouvre, pour le bien-être animal, l’analyse de différentes données par l’intelligence artificielle. Des problèmes comme les morsures de queue ou la santé pulmonaire pourraient ainsi être interceptés plus vite et permettre d’améliorer la santé des troupeaux, a-t-il donné en exemple.
Un code bâti par consensus
Selon le Conseil canadien du porc, l’objectif poursuivi dans le processus de révision des codes de pratiques par le Conseil national sur les soins des animaux d’élevage est de trouver un équilibre entre l’implantation d’un maximum de mesures favorisant le bien-être animal et la santé financière des fermes porcines, le tout dans le respect de la science. Le code doit de plus être bâti par consensus. Le comité de développement du code comprend au moins quatre éleveurs de porcs du Canada, un vétérinaire porcin, un chercheur en bien-être animal (qui représente le comité scientifique chargé d’aider à la recherche scientifique actuelle), des délégués de gouvernements provinciaux, un délégué du gouvernement fédéral, un représentant du commerce alimentaire de détail et un représentant de défense du bien-être des animaux. Les codes de pratiques doivent être revus tous les cinq ans et mis à jour tous les dix ans.