Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
L’inaction du ministre de l’Agriculture du Québec exaspère plusieurs producteurs porcins, qui réclament une intervention urgente de sa part pour les soutenir dans la crise sans précédent que leur filière traverse.
« Ça n’a pas de maudit bon sang ce qui se passe là. David Duval nous a dit qu’avec la nouvelle convention de mise en marché, il fallait accepter de faire deux pas de recul, mais on n’a pas de planche derrière nous. C’est du vide! Le boutte de planche, c’est le ministre qui doit le mettre », illustre Mathieu Pilote, producteur indépendant dans Charlevoix. Selon lui, l’urgence de la situation requiert la mise en place rapide d’un programme d’aide qui ne passera pas encore par l’Assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA), qui est assumé à 33 % par les producteurs. « Ça fait des années que le ministre [de l’Agriculture du Québec] nous dit : “Entendez-vous entre vous !” Maintenant, c’est fait. La balle est dans son camp. Mais là, on dirait qu’il attend encore qu’on soit tous fermés avant de faire quelque chose. Il nous laisse tomber. Il ne fait rien », regrette le producteur indépendant.
Le ministre n’agira pas tout de suite
Le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, n’agira pas dans l’immédiat pour aider les producteurs porcins. Interrogé longuement par le porte-parole libéral en matière d’agriculture, André Fortin, lors de l’étude des crédits budgétaires, le 27 avril, il a indiqué attendre la mise sur pied du programme de retrait volontaire de la production avant d’intervenir. « De convenir de ce qu’on fera aujourd’hui, quand on n’a pas les informations sur le volet qui est le plus important dans la mise en œuvre de cette nouvelle [convention], je vous dirais [que] quand on va avoir l’information d’à quoi va ressembler ce portrait-là, qu’on va pouvoir en faire des analyses financières et ultimement, c’est d’en faire une analyse sur l’impact de Kevin, de Guillaume, de Lise, de Jean-Claude partout au Québec pour être en mesure de donner le meilleur accompagnement possible », dit-il.
En attendant, poursuit-il, le programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) soutiendra les éleveurs dont les coûts de production ne sont pas couverts. Le ministre a toutefois convenu avec La Financière agricole du Québec, qui administre ce programme, d’octroyer des avances de fonds dès que l’écart entre les coûts de production et le paiement aux producteurs sera observable.
Le cabinet du ministre Lamontagne a tenu à spécifier, le 3 mai, que dans le contexte mondial difficile pour la filière porcine, l’objectif de toute cette mobilisation au Québec est de stabiliser le secteur et d’assurer sa pérennité pour les prochaines années, avec en tête les jeunes, la diversité des modèles et les régions. « La prochaine étape, précise le cabinet, sera le dépôt officiel du règlement encadrant le mécanisme de retrait temporaire proposé par les Éleveurs de porcs du Québec. » Ceux-ci ont confirmé à La Terre, le 4 mai, que le projet n’avait toujours pas encore été déposé pour approbation à la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.
712 producteurs agricoles en difficulté financière
La Financière agricole du Québec a également eu le mandat d’identifier les agriculteurs, toutes productions confondues, qui éprouvent actuellement des difficultés financières. C’est ce que le ministre a mentionné le 27 avril lors de l’étude des crédits budgétaires. « Au moment où on se parle, il y a 712 agriculteurs qui ont été identifiés, mentionne-t-il. Au cours des prochaines semaines, ils seront contactés et visités. » Le ministre invite également tous producteurs qui éprouvent ou anticipent de passer des temps difficiles à contacter la Financière.