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L’industrie porcine québécoise n’est pas la seule à traverser une période de décroissance. Depuis le 1er mai, l’une des plus importantes entreprises de production porcine aux États-Unis, Smithfield Food, a fermé 37 de ses maternités porcines dans l’État du Missouri, aux États-Unis. L’entreprise, achetée en 2013 par le producteur chinois WH Group, explique sa décision par les conditions difficiles du marché et des problèmes de santé dans les troupeaux, ont rapporté différents médias américains.
En avril, le transformateur canadien Hylife Foods, basé au Manitoba, annonçait aussi la fermeture possible de l’un des trois abattoirs de sa filiale américaine au Minnesota, acquise en 2020, qui n’a pu être sauvé de la faillite et qui a donc été mis en vente.
Du côté européen, c’est le producteur Danish Crown qui annonçait, le 24 avril, la fermeture de l’un de ses abattoirs au Danemark, en raison d’une diminution de la production de porcs de 10 % dans la dernière année. Dans un communiqué publié sur le site de l’entreprise, celle-ci explique que plusieurs producteurs confrontés à une hausse importante de leur coût de production ont décidé de fermer leurs élevages, qui n’étaient plus rentables, alors que d’autres se sont tournés vers des marchés plus lucratifs, dont celui de l’exportation de porcs sevrés vers la Pologne et l’Allemagne, où la demande est très forte et les prix, plus élevés. En conséquence, le nombre de porcs envoyés dans les abattoirs du Danemark a considérablement diminué, provoquant un enjeu de rentabilité pour les abattoirs du pays, qui ne peuvent plus fonctionner au maximum des capacités, spécifie Danish Crown.
Des effets sur les prix payés aux éleveurs québécois
Les fermetures récentes aux États-Unis pourraient avoir des conséquences sur les producteurs québécois, qui sont payés selon le prix du porc sur le marché de gros aux États-Unis (cutout). « En se basant sur des analyses américaines qui prévoient une contraction du cheptel américain, l’offre de viande et de produits de porc va diminuer, ce qui pourrait aider à soutenir le prix, explique Raphaël Mbombo, analyste économique au Centre de développement du porc du Québec. Or, ce n’est pas seulement l’offre qui compte, mais aussi la demande », spécifie-t-il. Cette demande pourrait d’ailleurs diminuer aux États-Unis en raison de l’inflation et de la baisse du pouvoir d’achat des ménages. La situation devra donc être suivie de près dans les prochains mois, estime l’analyste.