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Les éleveurs de porcs de la province recevront moins pour leurs bêtes. La nouvelle convention de mise en marché de porcs, qui vient d’être signée, prévoit en effet d’importantes concessions sur le prix pour aider les transformateurs à traverser la crise actuelle.
« Le prix payé au producteur sera de 85 % de la valeur reconstituée de la carcasse américaine. Ce pourcentage sera en augmentation jusqu’à la fin de la convention, le 23 avril 2025, où il atteindra 88 % » a précisé David Duval, président des Éleveurs de porcs du Québec, dans une conférence de presse, le 18 avril. Ce sera un dur coup financier pour les éleveurs et les éleveuses par rapport à la formule de prix d’avant », a reconnu M. Duval, qui évoque une baisse « d’environ 4,5 % par rapport à la valeur moyenne des dix dernières années, ou d’environ 12,50 $ du cochon ». Rappelons que la précédente formule prévoyait un prix payé dans une fenêtre de 90 à 100 % de la valeur de la carcasse reconstituée américaine.
Un mécanisme de « partage des profits »
En contrepartie, la nouvelle entente prévoit « un partage des profits » des acheteurs vers les producteurs. Un « principe novateur », a qualifié Yanick Gervais, président-directeur général d’Olymel, qui « devrait limiter les déséquilibres qui sont survenus dans le passé et éviter de faire porter le fardeau sur les épaules de l’un ou l’autre des joueurs de la filière ». Cette redistribution des profits se fera selon une mécanique qui prend en compte différents éléments, dont le réinvestissement nécessaire d’une partie de profits dans les installations et pour la gestion de risques des transformateurs. « Au-delà d’un certain seuil, les profits seront ensuite redistribués dans la filière », précise M. Gervais, qui estime que cette nouvelle entente jette les bases de relations plus harmonieuses et transparentes entre les acheteurs et les éleveurs.
Un an pour s’adapter
Les Éleveurs de porcs se sont également entendus pour que la réduction des capacités d’abattages d’Olymel se fasse de manière progressive. Ainsi, le principal transformateur de viande de porc de la province maintiendra pendant environ un an l’abattage de 624 000 porcs par semaine sur le total de 1,1 M de bêtes qu’il prévoyait désassigner en juin prochain. « Cette bouffée d’air nous permettra de mettre en place nos outils de restructuration comme la vente des porcelets et le retrait volontaire et temporaire de la production pour permettre une réduction ordonnée de la production dans les fermes », a souligné M. Duval. Ce maintien d’une partie de la production par Olymel représentera toutefois un coût de 20 $ par porc pour les éleveurs. Un montant qui reste toutefois inférieur à ce que les éleveurs auraient pu avoir à débourser pour gérer eux-mêmes ces porcs en surplus, soutien de son côté Yanick Gervais.
Olymel a également consenti à ne plus abattre de porcs en provenance de l’Ontario, ce qui représente une réduction d’abattage d’environ 5 000 à 7 000 porcs par semaine. « Ce sont des gains majeurs qu’on ne perdra pas. On va toutefois avoir des mois difficiles devant nous, mais l’État m’a assuré de son soutien et on va devoir travailler ensemble pour trouver des solutions pour que l’impact de l’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) soit diminué au maximum pour les prochaines années », a ajouté M. Duval.
Les acheteurs et les éleveurs se sont dit heureux d’être arrivés à une entente « négociée », sans avoir eu à passer devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec. Ils souhaitent que ce travail « en filière » puisse aider celle-ci à stabiliser ses marchés et évoluer de manière plus stable dans l’avenir.