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Les défis qu’entraînent les changements climatiques n’épargnent pas les producteurs de pommes de terre canadiens. Un projet de recherche supervisé par Génome Québec tente d’ailleurs de trouver une nouvelle variété de patates adaptée au climat particulier du pays, et aux autres contraintes auxquelles les producteurs sont confrontés. Les résultats de la recherche devraient permettre d’alimenter le programme de sélection génétique actuel de la pomme de terre d’Agriculture et agroalimentaire Canada.
L’équipe de recherche dirigée par Martina Strömvik, professeure au Département des sciences végétales de l’Université McGill, analyse la génétique des pommes de terre afin d’identifier les variétés les mieux adaptées aux conditions climatiques canadiennes. « Le climat change, les coûts de production en champ augmentent. Il faut donc développer de nouvelles variétés qui nécessiteront moins de fertilisants, qui vont offrir un meilleur rendement, qui vont être plus résistantes aux maladies et aux insectes qui sont très présents dans la pomme de terre », indique Stéphanie Lord-Fontaine, vice-présidente aux affaires scientifiques chez Génome Québec.
Le développement de nouvelles variétés de pommes de terre se fait depuis longtemps au pays. La méthode actuelle se révèle toutefois longue et fastidieuse, souligne Stéphanie Lord-Fontaine. « En ce moment, le développement se fait de façon très manuelle. À chaque cycle de culture, des dizaines de milliers de plants de patates sont semés, récoltés, observés et croisés. Le même exercice se répète l’année suivante », explique-t-elle.
« Avec la méthode traditionnelle, il faut sept saisons de culture pour développer une nouvelle variété de pommes de terre », ajoute la biochimiste.
Le recours à l’analyse génétique pourrait permettre de réduire de moitié le temps de développement de nouvelles variétés du tubercule, estime Stéphanie Lord-Fontaine. « Avec la génomique, on devrait réduire considérablement le coût de développement de nouvelles variétés [un peu plus d’un million de dollars par cycle de sept ans, en ce moment], en éliminant toutes les comparaisons manuelles nécessaires avec la méthode traditionnelle actuelle. »
Agriculture et agroalimentaire Canada espère que les 900 000 $ consacrés à ce projet de recherche (toujours en cours) permettront de développer « une patate purement canadienne, bien adaptée à notre climat et aux conditions que nos agriculteurs vivent en champ », signale Stéphanie Lord-Fontaine. Les travaux de la professeure Strömvik suscitent aussi l’intérêt des producteurs québécois. « Le Consortium de recherche sur la pomme de terre du Québec est associé au projet, explique la vice-présidente aux affaires scientifiques de Génome Québec. Il veut profiter de nouvelles variétés de pommes de terre mieux adaptées et plus productives pour le futur. »