Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
En agriculture, la transformation de « déchets » comme les fumiers en un intrant utile est un principe d’économie circulaire… appliqué à la ferme depuis bien longtemps! Aujourd’hui, on veut aller plus loin et résoudre plusieurs problèmes à la fois : trouver un débouché aux résidus de production, réduire la pollution et les gaz à effet de serre (GES), ouvrir de nouvelles occasions d’affaires et construire une économie plus « efficiente » avec ces ressources. Le secteur québécois de la pomme de terre compte déjà quelques exemples inspirants à cet égard.
Afin de diminuer la quantité de ressources utilisées et de réduire les déchets, La Légumerie, qui produit des pommes de terre et mélanges de légumes frais prêts à cuisiner, a choisi de valoriser ses résidus de transformation vers l’alimentation animale et ses eaux de procédés comme fertilisant sur ses terres.
Tournée vers les technologies, l’entreprise Patates Dolbec a implanté des trieurs optiques auxquels s’ajoute un système d’intelligence artificielle. Résultat : une plus grande fiabilité du tri et moins de volumes déclassés. Ces derniers, avec des céréales produites à la ferme, sont maintenant transformés en vodka par la Distillerie Ubald, dont les résidus (drêches) deviennent des ingrédients pour de la nourriture animale. Dans la même « veine », Loop, qui fait des jus à partir de fruits et légumes déclassés, a mis sur pied une production de gin à base de retailles de pommes de terre et de fruits invendus.
La collaboration entre entreprises et secteurs a priori non reliés peut aller plus loin et déboucher sur des résultats prometteurs. Le centre collégial de transfert technologique (CCTT) Innofibre travaille avec 13 partenaires scientifiques et industriels des domaines forestier, agricole et chimique, dont le CCTT Agrinova et le Consortium de recherche sur la pomme de terre du Québec. Ils développent un nouvel agent antimicrobien et antigerminatif pour la conservation de la pomme de terre, à partir d’extrait d’écorce d’épinette noire.
De plus, une usine de cogénération fournira la matière première, l’énergie et la chaleur nécessaires au processus de production des ingrédients.
Un potentiel à la hauteur des défis
Comme l’a souligné Étienne Angers, de Recyc-Québec, lors de sa conférence au colloque Pomme de terre en novembre 2022, la réduction de l’usage des matières premières ne constitue pas l’unique objectif. On vise à faire des économies et à augmenter sa compétitivité — tout en générant des retombées sociales positives.
Recyc-Québec et Circle Economy ont publié en 2021 le Rapport sur l’indice de circularité de l’économie pour le Québec. On y démontre que l’indice de circularité de l’économie québécoise est de 3,5 %, ce qui veut dire que seulement 3,5 % de la matière entrant dans le circuit de l’économie est réutilisé dans le système. On y propose aussi des stratégies pour améliorer ce score. Dans le domaine agricole et alimentaire, retenons que le potentiel de diminution des pertes et gaspillages est important, et va de pair avec la réduction des GES.
Des leviers pour les entreprises innovantes
Les entrepreneures et entrepreneurs intéressées peuvent faire appel à différents appuis bien en place. La plateforme Québec circulaire donne accès à un réseau d’expertise et à toute une communauté en développement. Le site Synergie Québec facilite la mise en lien des entreprises en région pour leur permettre de trouver ensemble des réponses à leurs besoins en matières premières ou en récupération de sous-produits. De plus, le Fonds Écoleader offre des agents de soutien pour aider les entreprises à adopter les meilleures pratiques d’affaires écoresponsables.
Pour en savoir plus
Québec circulaire : quebeccirculaire.org
Synergie Québec : synergiequebec.ca
Fonds Écoleader : fondsecoleader.ca
Circle Economy (2021). Rapport sur l’indice de circularité de l’économie — Québec.