Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Julie Bacon et Jean-François Chabot ont acquis récemment l’un des plus importants producteurs de pommes de terre de la Gaspésie, la ferme Patasol, exploitée à Bonaventure depuis des décennies par un autre couple, Michèle et Martin Poirier.
Originaire de la rive sud de Québec, Jean-François s’est retrouvé face à trois possibilités d’emploi à la fin de ses études d’agronomie en 2002 : en Gaspésie, en Montérégie-Est et dans les Basses-Laurentides. Il a choisi la Gaspésie. « Je ne voulais pas être vendeur dans une compagnie d’intrants […] J’ai choisi la Gaspésie; je faisais du plein air à l’époque et ma famille était éparpillée au Québec. Ce que j’aimais ici, c’est la grande diversification de l’agriculture », résume M. Chabot.
Pendant quatre ans, le jeune agronome a divisé son horaire entre deux entreprises bien connues dans la région, les fermes Bourdages, de Saint-Siméon, et Patasol, distantes d’au plus 10 kilomètres l’une de l’autre.
« Après quatre ans, et considérant les responsabilités, j’avais un choix à faire, et j’ai choisi les patates! En 2006, j’étais identifié pour la relève chez Patasol », dit-il. Pour Mme Bacon, il s’agit d’une transition, après 20 ans dans le secteur de la santé. Native de Saint-Prosper-de-Champlain, près de Trois-Rivières, Julie Bacon a été élevée dans une ferme laitière. C’est toutefois en vivant aux côtés de Jean-François qu’elle a choisi de plonger en agriculture. « J’ai commencé à intégrer Patasol graduellement », précise-t-elle.
Un transfert réussi
Jean-François Chabot, Michèle et Martin Poirier ont amorcé des discussions portant sur un éventuel transfert de propriété, discussions qui ont été reportées en 2019 parce que le fils du couple Poirier a montré de l’intérêt pour l’entreprise, avant d’y renoncer. À ce moment, Patasol avait préalablement acquis un poste d’emballage dans Lanaudière et sa taille était passablement plus imposante qu’aujourd’hui.
Conformément au souhait des deux parties, le transfert de la ferme s’est effectué par emprunt bancaire, au lieu d’être financé par les vendeurs.
« Nous sommes accompagnés dans le transfert. On fait affaire avec un agroéconomiste. Ça va bien. La météo a été plus difficile l’an passé. On a eu de l’abandon [de pommes de terre] au champ, mais la qualité était correcte. Les marchés vont bien, depuis quelques années. On cultive près de 73 hectares de pommes de terre », précise M. Chabot.
Le volume annuel de production s’établit à quatre millions de livres de patates emballées à la ferme. « On vend la moitié de la production en Gaspésie. L’autre moitié est distribuée ailleurs au Québec, avec Sobeys », dit-il.
Trouver l’équilibre
La hausse des taux d’intérêt aurait pu freiner le couple dans ses démarches, mais il a joué ses cartes prudemment. « Les hauts taux font les manchettes, avec la hausse des intrants, notamment. Heureusement, on a été prudents dans les investissements. En agriculture, pour faire un dollar, il faut en investir huit », signale Julie Bacon. Quand il y aura un répit dans les taux d’intérêt, il faudra injecter dans les équipements, dit-elle. Le couple planifie d’ailleurs une expansion « par l’intérieur ».
« On peut faire beaucoup pour augmenter nos rendements avec les superficies qu’on a. On a amorcé une démarche d’agriculture durable. On a déjà été gros et ce n’est pas quelque chose qui nous intéresse. On veut trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie familiale », conclut M. Chabot, en pensant à leurs trois enfants.