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Le Verger des Tourterelles, situé à Duhamel-Ouest, au Témiscamingue, dit vivre une saison « exceptionnelle ». « Je n’ai jamais vu ça, lance la copropriétaire Marie-Ève Gagnon. Habituellement, on accueille à peu près 500 à 600 personnes et là, la saison n’est pas encore finie et on a accueilli plus de 2 000 personnes. »
Celle qui transforme pommes et autres gadelles, groseilles, cassis, camerises, prunes et tutti frutti en cidres, mistelles, gelées et sirop avance que le début de la floraison, quelque deux semaines plus tard que dans le sud de la province, a permis à l’entreprise d’éviter le gel hivernal. « Il a fait de belles grosses chaleurs, autour de 25 degrés, à la fin mai. C’était l’idéal pour la pollinisation; les abeilles étaient toutes sorties », explique cette voisine de l’entreprise Miel Abitémis, qui installe des ruchers à quelques centaines de mètres de 2 000 pommiers du verger.
Lors du passage de La Terre, la chambre de conservation de la pomicultrice était déjà remplie à ras bord, alors que les arbres étaient encore chargés pour accueillir les cueilleurs, notamment ceux des variétés plus tardives comme la Honeycrisp, très appréciée des amateurs de pomme fraîche. L’autocueillette est de plus en plus prisée dans la région. Même que certains consommateurs habitués d’aller aux pommes dans le sud de la province changent leurs habitudes, constate-t-elle.
La pomicultrice reste toutefois prudente quant à l’avenir. « L’hiver, il y a beaucoup moins de neige qu’il y en avait, donc les arbres sont moins protégés au niveau racinaire. S’il y a de gros froids, les arbres vont geler », nuance celle qui attribue la perte de 700 arbres subie il y a trois ans aux faibles précipitations de neige suivies de plusieurs jours consécutifs où le thermomètre affichait -30 °C.
Signe que la pomiculture est encore difficile dans la région, l’Abitibi-Témiscamingue ne compte qu’un seul autre verger, celui de l’île Nepawa, en Abitibi-Ouest, qui jouit d’un microclimat grâce à sa proximité avec le lac Abitibi. Mais l’intérêt demeure, constate Marie-Ève Gagnon, qu’on sollicite régulièrement pour des conseils.
« Les gens sont vraiment intéressés à avoir deux ou trois pommiers dans leur cour. Mais c’est difficile de réussir à trouver des variétés qui vont traverser nos hivers. On est zoné une zone plus chaude que l’Abitibi [zone 3 plutôt que 2], donc ça aide. Mais ça arrive que les gens aient un certain microclimat et qu’ils réussissent à en faire pousser dans leur cour. »