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Après une récolte record, les entrepôts de pommes sont pleins à craquer, même qu’ils débordent. Dans l’espoir de tout vider, les producteurs ont accepté une deuxième réduction de leur prix de vente aux emballeurs en l’espace de quelques mois, pour certaines catégories de ce fruit. Ils espèrent, par cette initiative, que le consommateur paiera moins cher à l’épicerie.
« J’ai eu de jeunes plantations qui ont beaucoup produit, plus qu’on avait anticipé. Le 1er octobre, on manquait déjà de boîtes pour les récolter. Le 5 octobre, les frigidaires sont tombés pleins », raconte un pomiculteur de Saint-Pie, en Montérégie, Sébastien Morissette, dont la quasi-
totalité de la production est vendue à des emballeurs.
Celui qui cueille en moyenne 35 000 minots de pommes en une saison en a récolté 50 000 en 2024, ce qui l’a obligé à gérer d’importants surplus. Incapable de tout vendre aux emballeurs, comme il le fait habituellement, le copropriétaire du Verger St-François raconte que 15 % de sa production a dû être envoyée à des transformateurs de jus ou de compote pour un prix quatre fois plus bas.
Aux Producteurs de pommes du Québec (PPQ), le directeur général, Jérome-Antoine Brunelle, confirme que plusieurs pomiculteurs se sont retrouvés devant ce beau problème, cette saison. Les conditions météorologiques, avec un beau printemps sans gel, ont été favorables à une saison de grande abondance de pommes de qualité, partout dans la province. Les marchés, en revanche, peinent à tout prendre.
En novembre, les stocks du Québec à écouler à l’état frais d’ici la prochaine saison frôlaient les 2,2 millions de minots, alors que la moyenne des trois années précédentes se situait plutôt à 1,95 million de minots.
Baisse de 3 $ le minot sur les variétés traditionnelles en sac
Pour se donner une chance de tout écouler, les PPQ ont donc accepté, le 21 novembre, une baisse de prix de 3 $ le minot, à compter du 16 décembre, sur certaines pommes de variétés traditionnelles.
Les pomiculteurs recevront 15 $ le minot pour les McIntosh, les Cortland, les Empire et les Spartan destinées à être mises en sac. Il s’agit de la deuxième baisse de prix que les producteurs concèdent aux transformateurs depuis le mois d’août. À la fin de l’été 2023, ils obtenaient plutôt 21 $ le minot pour ces pommes.
Trop cher à prix régulier
Chloé Boileau, dont l’entreprise emballe des pommes à Havelock, en Montérégie, confirme avoir l’intention, à son tour, de vendre ses sacs moins cher aux détaillants alimentaires. L’objectif, au bout du compte, est d’inciter ceux-ci à baisser le prix des pommes sur les étals. Car ces fruits, estime-t-elle, ne sont « plus achetables » sans promotion.
« Nous, on le voit que le marché a peut-être ralenti au niveau de la consommation de la pomme, surtout en hiver. On n’est pas assez accessibles à prix régulier. Le but, c’était de retrouver un prix de détail qui va faire en sorte que le consommateur achète des pommes », explique l’emballeuse, qui porte aussi le chapeau de productrice.
« On a de gros défis qui nous attendent. Tout le monde, on va travailler à faire baisser le prix de détail. »