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BOUCHERVILLE – Un portrait des vergers de la province réalisé récemment à la demande des Producteurs de pommes du Québec (PPQ) recense environ 90 variétés différentes sur le territoire, soit une quantité qui a surpris la conseillère au développement et à la recherche, Jennifer Gagné.
« Ça nous a étonnés de voir autant de variétés différentes. Ce sont de petites superficies. Il n’y a pas beaucoup de vergers nécessairement qui en ont, mais on voit qu’il y en a beaucoup », a-t-elle relevé en entrevue, à la suite de la présentation des résultats d’analyse, le 25 janvier, lors de l’assemblée générale annuelle des PPQ, à Boucherville.
Mme Gagné relève aussi le nombre croissant de nouvelles variétés populaires auprès des consommateurs qui ont été plantées dans les dernières années. « On avait posé la question aux grandes chaînes : ‘‘Quelles sont les variétés les plus en demande?’’ Et c’était la Gala, la Honeycrisp et l’Ambrosia qui ressortaient. On l’a beaucoup mentionné, affiché, et on voit que ça a augmenté, que ça a été planté beaucoup dans les dernières années. »
Si environ 1,5 million d’arbres de variétés « traditionnelles » ont été recensés, 616 634 pommiers Gala, Honeycrisp et Ambrosia ont aussi été compilés, ainsi que 522 424 arbres de variétés « autres », telles que la Lobo, la Red Cort, la Jersey Mac, la Rosinette et la Sunrise.
Parmi les nouvelles variétés, les arbres Honeycrisp sont les plus nombreux (46 %), suivis des Gala (30,3 %) et des Ambrosia (23,7 %). Du côté des variétés traditionnelles, on retrouve 24,8 % de McIntosh, 24,7 % de Cortland, 23,2 % d’Empire et 23,3 % de Spartan.
Des informations manquantes
Une portion importante du portrait réalisé par le cabinet d’analyse économique en agroalimentaire Forest Lavoie Conseil et le Centre d’études sur les coûts de production en agriculture (CECPA) repose sur des données datant de 2021 recueillies parmi les assurés de La Financière agricole du Québec, qui représentent environ 75 % des pomiculteurs. Plusieurs variables manquantes ou imprécises, notamment en ce qui a trait aux variétés, ont compliqué la collecte des données, qui s’est échelonnée sur deux ans.
« Les conclusions qu’on tire, c’est qu’il y a quelques blancs, souligne Jennifer Gagné. Il y a eu quelques problématiques pour savoir où prendre les données. Ce n’était pas égal. Il faut améliorer ça. » Son organisation, explique-t-elle, souhaite mettre à jour ce portrait régulièrement et le rendre plus précis, pour éventuellement être en mesure de faire des projections de rendements et mieux prévoir la mise en marché des diverses variétés.
Un outil de collecte de données centralisé
Pour préciser, dans les années à venir, le portrait des vergers, les économistes Jean-François Forest, de Forest Lavoie Conseil, et Marc-Antoine Larrivée, du CECPA, ont recommandé le développement d’un outil de collecte centralisé, auquel collaboreraient divers intervenants qui compilent de l’information sur les vergers, tels que la Financière, le ministère provincial de l’Agriculture, l’Institut de la statistique du Québec et les PPQ. « Notre prochain gros projet, ce sera de pouvoir faire ce portrait-là beaucoup plus souvent, annuellement, et que ça devienne un projet pilote avec toutes les organisations », a indiqué la conseillère au développement et à la recherche des PPQ, Jennifer Gagné, mentionnant d’ailleurs qu’une rencontre est prévue bientôt entre ces organisations pour discuter de la faisabilité d’une telle initiative.
Le programme de modernisation des vergers non reconduit
Les pomiculteurs réunis en assemblée générale annuelle ont demandé aux PPQ, par voie de résolution, de faire pression sur le gouvernement du Québec pour que soit reconduit le programme de modernisation des vergers. Ce dernier a pris fin le 31 mars 2023. « Le vrai questionnement que tous se posent aujourd’hui est certainement : ‘‘Comment je fais pour arracher et replanter mon verger? Avec quels moyens puis-je le faire sans mettre en péril ce que j’ai mis tant d’années à construire? À quelle vitesse est-ce que je peux le faire?’’ […] Car sans un soutien et un réveil du MAPAQ, […] la modernisation des vergers peut être [compromise] », a insisté le président des PPQ, Éric Rochon, durant son discours.
181 sacs sans logo de Pommes Qualité Québec
Un sondage Léger Marketing auprès des consommateurs révèle que le taux de notoriété de la marque des producteurs locaux, Pommes Qualité Québec, a été un peu plus faible en 2023 qu’elle ne l’était en 2022, passant de 47 % à 41 %. Un phénomène qui n’est « probablement pas étranger » à la difficulté d’identifier le logo en magasin, selon Caroline Ouimet, agente aux communications et au marketing des Producteurs de pommes du Québec (PPQ). Des inspections récentes dans 90 points de vente de la province ont d’ailleurs permis à l’organisation de recenser 181 sacs sans logo. « C’est sûr que pour les gens, c’est plus difficile de nous reconnaître en magasin, et ça se ressent au niveau de la facilité d’identifier les Pommes Qualité Québec », indique-t-elle, spécifiant que la prochaine campagne de promotion des PPQ sera notamment axée sur la visibilité en magasin.