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D’un verger à l’autre, voire d’un pommier à l’autre, le gel printanier du mois de mai survenu au moment critique de la floraison a eu un effet disparate sur le rendement de fruits. Si certains arbres sont bien garnis en ce début de saison, d’autres sont presque vides.
« C’est une année particulière », témoigne Hugues Lavoie, pomiculteur à Rougemont, en Montérégie. « Le gel au niveau de la fleur a fait en sorte que pour certaines variétés, l’abondance n’est pas là. C’est un peu aléatoire. On a des arbres bien chargés et d’autres, pas du tout. »
Un pomiculteur de Compton, en Estrie, David Lafond, fait un constat similaire. « Selon le stade de la floraison au moment du gel, ç’a eu un impact plus ou moins grand sur les cultivars. D’un côté, on a un [pommier] Honeycrisp super chargé, tandis que le Lobo à côté, on n’a pas une grosse récolte. C’est [flagrant]; ils sont à deux rangées, un à côté de l’autre », illustre-t-il.
Dans son verger de Saint-Paul-d’Abbotsford, en Montérégie, Maxime Brie signale aussi que les variétés qui fleurissent plus tard, telles que la Gala, l’Ambriosa et la Honeycrisp, ont mieux résisté aux nuits sous zéro que les variétés plus hâtives.
Tous ces pomiculteurs estiment, en revanche, s’en être plutôt bien tirés dans l’ensemble, même si la récolte est un peu moins abondante que l’an dernier. « Ce n’est pas une grosse récolte, mais on pensait que ce serait beaucoup plus catastrophique », analyse David Lafond.
Des moins chanceux
Un autre pomiculteur de Saint-Paul-d’Abbotsford, Patrick Ménard, dont les fruits sont uniquement destinés à l’emballage, calcule n’avoir que 40 % des rendements qu’il obtient habituellement. « Les vergers sur le flanc sud de la montagne, ç’a été difficile. J’ai des sections où il n’y a pratiquement aucune pomme dans les arbres. J’ai aussi des pommes difformes, qui ont des cicatrices du gel », témoigne-t-il.
Moins rouges, mais plus sucrées
L’épisode de canicule survenu au début septembre a fait grossir les pommes rapidement par endroits, mais en a freiné le rougissement. « Les pommes ont grossi, mais avec du vert », remarque Marc-André Trottier, de Saint-Joseph-du-Lac, dans les Laurentides. « Pour l’instant, on fait une cueillette sélective; on cueille les rouges, mais ça va se placer. Les autres vont rougir plus tard. » À Saint-Paul-d’Abbotsford, Maxime Brie note que la chaleur et la pluie ont conféré un goût plus sucré aux pommes, bien qu’elles soient moins rouges. « J’ai des variétés plus surettes qui sont assez sucrées cette année », dit-il.