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« Les céréales, c’est affreux. On a eu beaucoup moins de rendement dans le blé et les toxines, c’est épouvantable, entre 4 et 8 ppm [parties par million]. […] C’est certain qu’on ne l’a pas vendu à un bon prix », témoigne l’agriculteur Alain Garon, qui a tourné la page sur sa récolte de blé à Saint-Denis-De La Bouteillerie, dans le Bas-Saint-Laurent. Au moins, les cultures de ses plantes fourragères ont été très généreuses, et le maïs ensilage a été très bon, se console-t-il. Dans le village voisin, à Rivière-Ouelle, l’agriculteur William Ouellet fait état d’un rendement de blé de moitié moindre que l’an dernier. Par contre, sa récolte a présenté un seuil de toxines acceptable.
« Un cancer généralisé »
Le président des Producteurs de grains de l’Est-du-Québec, Francis Caouette, explique que les problèmes de toxines varient d’un endroit à l’autre, mais qu’il s’agit tout de même « d’un cancer généralisé » dans les régions couvertes par son organisation, de la Gaspésie jusque dans Chaudière-Appalaches. « Il y a une grosse baisse de qualité dans les céréales et un refus d’achat des acheteurs. C’est assez typique; quand il y a trop de stock de mauvaise qualité, ils ne le prennent plus. »
Le producteur précise que l’été pluvieux a provoqué la germination du grain sur les épis de blé par endroits. Il note aussi beaucoup de verse. Des champs ont été abandonnés et les pertes devront en partie être compensées par l’assureur des producteurs assurés, indique-t-il.
Francis Caouette, qui cultive des terres à Amqui, a lui-même une saison difficile. En date du 1er novembre, il était toujours incapable de récolter ses superficies de sarrasin, lesquelles sont au sol en andain. « Il nous faut du soleil, du vent et un peu de chaleur, ce qu’on n’a pas pantoute! » déplore-t-il.
Traiter ou pas
À Cacouna, près de Rivière-du-Loup, Mathieu Filion, de la Ferme Figali, se dit, pour sa part, satisfait de sa récolte de blé, autant en rendement qu’en qualité. Il émet l’hypothèse que les fongicides qu’il a appliqués ont fait la différence. « S’il y avait un temps pour arroser, c’était bien cet été. J’ai mis un fongicide à la grandeur au début de la floraison et je n’ai pas eu de problème de toxine », raconte-t-il.
L’agriculteur ajoute qu’il a suivi avec attention le réseau d’avertissements phytosanitaires, ce qui l’a guidé dans sa prise de décisions. « Il y avait des avertissements de toxine accotés dans le plancher », souligne-t-il.