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Un projet d’implantation d’une cannebergière dans la municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel, en Montérégie, fait présentement l’objet d’une consultation de la part du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).
« Pour nous, la consultation publique est l’occasion de fournir les vraies données à la population pour éviter que de mauvaises informations circulent », explique l’un des promoteurs, le producteur Éric Lupien. Avec son confrère Mario Lavallée, il compte investir 27 M$ dans ce projet qui permettra la production annuelle de 7,5 millions de livres de canneberges.
Avec l’eau du fleuve
La future cannebergière occupera une superficie avoisinant 70 hectares, en grande partie dans la plaine inondable du fleuve Saint-Laurent, sur des terres déjà exploitées par Eric Lupien. Le projet prévoit l’aménagement d’une douzaine de bassins de culture ceinturés d’une digue.
Aspect inusité des installations projetées : l’eau servant à inonder les bassins de culture, principalement lors de la récolte automnale, sera prélevée directement dans le fleuve. À cette fin, une conduite permanente de 300 mètres sera construite entre la berge et le bassin d’irrigation servant de réserve. Les installations fonctionneront en circuit fermé, c’est-à-dire que l’eau sera retournée dans la réserve (le bassin d’irrigation) une fois la récolte terminée.
Trois versions du projet ont été étudiées avant que le choix se porte sur celle considérée comme la plus rentable et la moins dommageable pour l’environnement, notamment parce qu’il s’agit de terres déjà cultivées situées en grande partie en plaine inondable. De plus, la nouvelle production permettra la réduction de l’utilisation d’engrais et de pesticide en comparaison aux cultures de maïs et de soya.
Les promoteurs sont donc relativement optimistes quant à l’accueil qu’ils recevront au cours du processus de consultation publique.
L’aménagement des bassins de culture va toutefois entraîner la destruction de milieux humides sur environ 6,9 % du site. Des perturbations sont aussi à prévoir sur une autre propriété de l’entreprise à Sainte-Victoire-de-Sorel, où sera prélevé le sable servant à tapisser le fond des bassins. L’entreprise a proposé une série de mesures visant à atténuer les impacts du projet sur l’environnement. Ainsi, elle prévoit notamment des plantations de végétaux et le reboisement des zones déboisées dans un délai de 48 mois, la remise en état des portions de la rive qui auront été perturbées ainsi que l’installation de nichoirs.
Au moment de mettre le journal sous presse, le BAPE prévoyait tenir une séance publique d’information, le 30 avril à Sainte-Anne-de-Sorel, pour présenter le projet en compagnie des représentants du promoteur, l’entreprise Fruits des Iles. Par la suite, ceux qui le souhaitent auront jusqu’au 10 mai pour demander la tenue d’une audience publique ou une médiation sur ce projet. Le BAPE doit ultérieurement soumettre son avis au ministère de l’Environnement en vue de la délivrance d’un certificat d’autorisation.