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Une forte croissance de la production mondiale de bleuets en corymbe, qui viennent inonder les marchés internationaux, et une récolte locale exceptionnelle de bleuets sauvages la saison passée font craindre aux producteurs du Québec une dégringolade des prix obtenus en 2023 pour leurs petits fruits destinés à l’exportation.
Le président du Syndicat des producteurs de bleuets du Québec, Nicolas Pedneault, explique que les prix négociés avec les transformateurs sont dictés en partie par les marchés internationaux. La surproduction mondiale de bleuets en corymbe, qui a atteint 4 milliards de livres en 2022 et dont 10 % est congelée, vient faire concurrence, affirme-t-il, aux bleuets sauvages d’Amérique du Nord qui sont congelés pour l’exportation. Un phénomène qui n’était pas observé il y a quelques années.
« Les bleuets en corymbe sont surtout exportés frais, mais avec la production en croissance, une plus grande quantité doit être congelée. Ça vient faire compétition à nos bleuets sauvages », observe-t-il, rappelant que les rendements en bleuets sauvages au Québec en 2022 avaient été exceptionnels et que ceux de 2023 s’annoncent plutôt bons, ce qui pourrait aussi tirer les prix vers le bas.
Jean-Pierre Senneville, président du groupe Bleuets sauvages du Québec, s’attend aussi à ce que le ralentissement de la consommation de fruits et légumes congelés dans le monde par rapport aux années pandémiques et les récoltes abondantes, locales et internationales, aient un effet baissier sur les prix, comme le dicte la loi de l’offre et la demande.
De gros écarts de production d’une année à l’autre
Le climat en dents de scie au Québec, soulève aussi Nicolas Pedneault, génère des écarts de plus en plus importants d’une année à l’autre dans les volumes de bleuets sauvages produits. En 2021, rappelle-t-il, la maigre récolte s’était élevée à 35 millions de livres, puis a bondi à 120 millions de livres en 2022. « Une année, on n’en a pas assez et l’autre, on en a trop. C’est difficile de développer des marchés quand on n’est pas capable de maintenir un approvisionnement stable. Ça aussi, ça joue sur les prix. »
Le Syndicat dit analyser la possibilité de mettre en place « un inventaire stratégique », un peu comme le font les acériculteurs, qui permettrait de stocker des bleuets sauvages sur plusieurs années et de stabiliser l’offre lorsque les récoltes sont plus faibles.