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Dans la semaine du 5 juin, une productrice de La Tuque, en Mauricie, ne pouvait plus accéder à ses bleuetières situées au nord de la ville, parce que les incendies ont forcé la fermeture de routes forestières par décret gouvernemental. Elle a dû demander une autorisation spéciale du ministère des Ressources naturelles et des Forêts pour pouvoir s’y rendre durant la période cruciale de la pollinisation où une surveillance régulière est requise, dit-elle.
« Il n’y a pas de feux, mais ils ont fermé les routes, parce que c’est sec et inflammable et qu’il faut limiter les déplacements », précise Sylvie Huard, qui cultive 115 hectares de bleuets sauvages en zone forestière, dont 65 hectares sont en pollinisation en ce moment. Celle qui porte également le chapeau d’apicultrice explique que l’entretien régulier des ruches durant cette période est nécessaire pour éviter que les colonies désertent par manque d’espace. « On appelle ça l’essaimage. Durant la pollinisation dans les bleuetières, les ruches se remplissent vite, parce que les abeilles travaillent de façon intensive. Elles rapportent beaucoup de nectar et les reines se reproduisent. Il faut une intervention humaine pour faire de la place. »
Au bout d’une semaine de démarches, Mme Huard a finalement obtenu l’autorisation de passage souhaitée, avec le soutien du bureau régional du ministère de l’Agriculture et d’autres intervenants locaux. « Ça a pris beaucoup de temps, par contre. Je n’ai pas été voir mes abeilles pendant deux semaines, alors que normalement, c’est aux dix jours qu’il faut y aller, maximum. Quand on a finalement pu nous y rendre, on a constaté qu’il y avait eu de l’essaimage, mais c’est encore trop tôt pour évaluer les impacts que ça aura », a exprimé la productrice, le 13 juin.
Martial Pouliot, qui cultive environ 125 hectares de bleuets cette année, au nord-est de la ville de Chibougamau, raconte lui aussi devoir éviter les déplacements inutiles pour aller faire ses travaux au champ étant donné les feux de forêt qui font rage.
« On a été évacués pendant cinq jours; là, on vient de revenir. Je suis allé voir les bleuetières [le 12 juin] et tout avait l’air correct. On n’est pas touchés. On est situés entre les feux et la ville, mais je me faisais poser des questions par des policiers qui faisaient de la surveillance sur la route. Ils me demandaient où j’allais », raconte l’agriculteur.
Ce dernier avait prévu, le 13 juin, appliquer de l’engrais sur ses cultures, mais a finalement remis ça au lendemain, en raison de la chaleur et du temps sec cette journée-là, qui augmentaient les risques de feu.
Malgré des travaux aux champs parfois retardés, le producteur constate que la floraison « est belle » jusqu’ici et s’attend à un bon rendement, à moins d’un événement météorologique qui viendrait tout gâcher.